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L'AFFAIRE DE LA COUR SUPRÊME CONFIRME L'ORDONNANCE CONTRE GOOGLE – MAIS RECONNAIT LA LIBERTÉ D'EXPRESSION

TORONTO, Ont. Aujourd'hui Décision de la Cour suprême du Canada contre Google permet aux tribunaux canadiens de rendre des ordonnances contre le géant de l'Internet à l'extérieur des frontières canadiennes. L'ACLC était intervenue dans l'affaire pour faire part de ses préoccupations concernant la restriction de la nature libre et ouverte d'Internet. À ce titre, l'ACLC avait exhorté la Cour à adopter une approche qui reconnaît la liberté d'expression et limite toute ordonnance qui pourrait violer ce droit fondamental.

L'ACLC accueille favorablement la décision d'aujourd'hui dans la mesure où la Cour semble avoir atteint ces deux objectifs. Une majorité de la Cour suprême a statué que les tribunaux canadiens ont le pouvoir de forcer Google à supprimer certains sites Web de ses résultats de recherche dans le monde entier, mais que les tribunaux doivent accorder « une attention respectueuse aux préoccupations en matière de liberté d'expression, en particulier lorsqu'ils traitent des valeurs fondamentales de un autre pays." La majorité a spécifiquement noté que si Google peut fournir la preuve que l'ordonnance l'oblige à « enfreindre les lois d'une autre juridiction, y compris en interférant avec la liberté d'expression », elle peut toujours déposer une demande de modification de l'ordonnance mondiale. Bien que de l'avis de l'ACLC, cette déclaration ne va pas assez loin, elle est néanmoins bienvenue.

Dans sa décision contre Google, la majorité de la Cour a noté que « ce n'est pas une ordonnance de suppression de discours qui, à première vue, engage les valeurs de la liberté d'expression, c'est une ordonnance de désindexation de sites Web qui violaient plusieurs ordres. Nous n'avons pas, à ce jour, accepté que la liberté d'expression exige la facilitation de la vente illégale de marchandises. »

L'ACLC est intervenue devant la Cour d'appel de la Colombie-Britannique et la Cour suprême du Canada dans cette affaire, Google Inc. contre Equustek Solutions Inc., pour affirmer que la nature flexible et sans frontières d'Internet est au cœur de sa valeur en tant que moteur de la liberté d'expression. Par conséquent, nos tribunaux devraient se garder d'affirmer leur autorité sur les activités d'expression au-delà des frontières de notre pays, tout comme nous ne souhaitons pas que d'autres tribunaux tentent de faire taire les discours générés au Canada. Au lieu de cela, l'ACLC a fait valoir que toute ordonnance du tribunal devrait être conçue de manière étroite pour éviter des restrictions inutiles à la liberté d'expression. L'ACLC était particulièrement préoccupée par le fait que si les tribunaux canadiens pouvaient dicter ce à quoi les utilisateurs du monde entier peuvent accéder via le moteur de recherche le plus populaire, alors les tribunaux étrangers, à leur tour, pourraient également chercher à dicter ce à quoi les Canadiens peuvent accéder - une idée troublante étant donné le rôle du Canada en tant que leader dans le domaine de la liberté d'expression. En effet, des particuliers ou des sociétés pourraient intentionnellement rechercher des forums sans les protections du Canada en matière de liberté d'expression pour obtenir des ordonnances mondiales qui pourraient ensuite lier les moteurs de recherche canadiens.

L'affaire sous-jacente impliquait une société, Equustek Solutions, qui avait obtenu une ordonnance du tribunal contre certaines personnes et sociétés (Datalink) pour avoir exercé des activités sur Internet. Equustek a ensuite demandé à Google de supprimer un certain nombre d'hyperliens de Datalink dans ses résultats de recherche. Google a supprimé les hyperliens de son moteur de recherche canadien (www.google.ca) mais avait refusé de supprimer les hyperliens incriminés sur ses plateformes à l'extérieur du Canada. Equustek est retourné devant les tribunaux, puis a obtenu une ordonnance du tribunal exigeant que Google supprime ces résultats de recherche partout dans le monde. Cette ordonnance mondiale a été confirmée par la Cour d'appel de la Colombie-Britannique.

Bien que la décision d'aujourd'hui confirme l'ordre mondial contre Google, elle reflète néanmoins bon nombre des préoccupations relatives à la liberté d'expression que l'ACLC avait exprimées dans nos interventions dans cette affaire. La décision de la majorité déclare – bien que pas assez fortement que toute ordonnance mondiale doit respecter ce droit fondamental, et que les tribunaux doivent faire preuve de prudence lorsque des ordonnances mondiales pourraient impliquer les valeurs fondamentales d'autres pays.

L'ACLC était représentée dans ses interventions devant la Cour d'appel de la Colombie-Britannique et la Cour suprême du Canada par Joe McArthur, Mathew Good et Tom Posniak à Blakes – Vancouver.

Lisez le mémoire de l'ACLC ici

Contacts:
Rob DeLuca, avocat salarié
416-363-0321 poste 229
RDeluca@ccla.org

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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