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L'ACLC a écrit à la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough, pour lui demander de reconsidérer une politique qui refuserait des prestations d'assurance-emploi (AE) aux personnes qui perdent leur emploi en raison du refus de se conformer à une politique de vaccination obligatoire. L'ACLC soutient que cette approche ne favorise pas les objectifs de santé publique et peut en fait saper ces objectifs. Nous avons exhorté le ministre à changer la politique.

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1er novembre 2021

Honorable Carla Qualtrough
Ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées
Chambre des communes
Ottawa, ON K1A 0A6
carla.qualtrough@parl.gc.ca

Livré par e-mail 

OBJET : Refus d'assurance-emploi en fonction du statut vaccinal 

Cher Ministre Qualtrough,

Je vous écris au nom de l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) concernant les commentaires que vous avez faits dans les médias et les informations sur le site Web de l'assurance-emploi (AE) concernant l'admissibilité à l'AE. Comme vous le savez, la position déclarée est que si une personne est licenciée pour ne pas se conformer au mandat de vaccination d'un employeur, la personne ne sera pas considérée comme admissible aux avantages sociaux. En effet, un refus de se faire vacciner, ou de divulguer son statut vaccinal à un employeur, est assimilé à une inconduite. À notre avis, cette politique est erronée, contre-productive et pourrait bien entrer en conflit avec les obligations constitutionnelles et les droits de l'homme du gouvernement. Nous vous exhortons vivement à reconsidérer cette position.

Les mandats de vaccination en milieu de travail ne sont pas une simple question de santé et sécurité au travail. Le gouvernement fédéral, par exemple, exige des employés qui travaillent à distance qu'ils fournissent une attestation qu'ils sont vaccinés, sous peine de licenciement. L'application de cette politique à un employé qui n'interagit pas physiquement avec d'autres employés ne peut pas être considérée comme requise en raison de problèmes de santé et de sécurité ou liés à l'emploi. Au contraire, le gouvernement fédéral lui-même semble utiliser son rôle de plus grand employeur du pays pour encourager ou « encourager » la vaccination. Nous connaissons d'autres employeurs qui exigent également la vaccination des personnes qui n'entrent jamais physiquement dans un lieu de travail communautaire.

Nous acceptons qu'encourager les individus à se faire vacciner est un objectif politique valable, mais il ne peut pas être poursuivi sans limites. Les personnes qui sont prêtes à perdre leur emploi plutôt que d'accepter le vaccin ont clairement une objection authentique et sincère. Bien qu'il puisse être facile d'essayer de rejeter toutes ces personnes et de supposer que leur hésitation est fondée sur de la désinformation, nous savons que ce n'est pas le cas de toutes les personnes qui refusent le vaccin. Nous connaissons, par exemple, certaines personnes à qui leur médecin a conseillé de ne pas se faire vacciner en raison de problèmes de santé personnels complexes. Cependant, de nombreux employeurs, y compris le gouvernement fédéral, ne semblent pas disposés à accepter cela comme une exemption médicale valide. En tant que ministre responsable de l'inclusion des personnes handicapées, votre bureau devrait être particulièrement sensible à cette question et aux préoccupations de nombreux membres de la communauté des personnes handicapées concernant l'approche inflexible adoptée en matière d'exemptions médicales.

Il y a un moment où les encouragements et les incitations deviennent une coercition de facto. À notre avis, refuser des prestations d'assurance-emploi à des personnes qui ont perdu leur emploi plutôt que de se conformer à un mandat de vaccination franchit cette ligne. De plus, étant donné que la pauvreté est l'un des principaux déterminants sociaux de la santé, une telle approche peut très bien être contre-productive du point de vue de la santé publique. Enfin, les circonstances individuelles de ceux qui peuvent se voir refuser l'assurance-emploi en raison de cette politique peuvent donner lieu à des réclamations en vertu de la Charte ou des droits de la personne. Nous vous exhortons vivement à reconsidérer l'approche de votre gouvernement sur cette question. Nous attendons votre réponse.

Sincèrement,
Cara Faith Zwibel
Directeur, Programme des libertés fondamentales

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