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L'ACLC est intervenue récemment dans une affaire visant à protéger le droit à la vie privée des enfants et des familles. Nous avons pesé parce que nous pensions que la décision de la Cour aurait un impact large et global sur le droit à la vie privée des enfants impliqués dans des procédures de protection de l'enfance dans les cas où un tiers demandait également des divulgations.

Ces enfants sont particulièrement vulnérables. Eux et leurs parents ou tuteurs sont souvent pauvres, et leurs familles peuvent éprouver des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, un faible niveau d'instruction et d'alphabétisation, et des défis dus au racisme. Lorsqu'ils sont sous ordonnance de surveillance, leur vie quotidienne fait l'objet d'une documentation détaillée par les agences de protection de l'enfance.

L'affaire portait sur l'intersection compliquée des dispositions de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR), qui permet au ministre fédéral de la Sécurité publique et de la Protection civile de présenter des observations dans le cadre de procédures judiciaires susceptibles d'avoir pour effet de suspendre une mesure de renvoi, et la Loi sur les services à l'enfance, à la jeunesse et à la famille, (CYFSA) qui permet de rendre des ordonnances de surveillance qui placent une famille sous la garde d'une agence de protection de l'enfance d'une manière qui interdirait effectivement l'expulsion pendant un certain temps.

Le ministre a demandé la divulgation de toutes les demandes de révision du statut et des déclarations conjointes de faits pertinentes pour la famille depuis 2015, ainsi que de toutes les demandes futures qui pourraient être présentées, arguant que des informations aussi étendues et approfondies étaient nécessaires pour une présentation significative à la Cour. Cependant, ces documents contiennent des détails profondément privés qui touchent au noyau biographique des enfants et de leurs familles, impliqués dans l'affaire. L'ACLC a fait valoir dans notre intervention que ces informations méritaient la protection d'un cadre juridique fondé sur des principes pour aider la Cour à dûment examiner la Charte-la protection des droits à la vie privée de la famille ainsi que l'intérêt public à la divulgation représenté par le ministre.

Les observations de l'ACLC énoncent les facteurs que nous avons recommandés à la Cour de prendre en compte dans un tel cadre, notamment l'exigence d'établir la nécessité et la pertinence des informations recherchées par rapport à l'objectif déclaré de la divulgation ; et évaluer la proportionnalité de la divulgation. Cette évaluation, selon nous, nécessite de mettre en balance la valeur des documents que la partie requérante souhaite utiliser pour aider à faire valoir ses arguments contre le préjudice profond à la dignité et à la vie privée de la famille sur laquelle porte l'information.

La Cour a convenu qu'il doit y avoir un cadre dans lequel les demandes de divulgation sont examinées et gérées, et que les intérêts concurrents des parties concernées par la divulgation, y compris le droit à la vie privée des enfants, sont une considération importante. La décision stipule que la partie qui demande la divulgation doit « fournir une base pour la portée proposée des observations » et qu'une fois cette base fournie, le juge peut « examiner l'étendue de la soumission/divulgation demandée, ainsi que l'obligation légale du ministre de poursuivre retrait dès que possible d'une part, et les devoirs des parties en vertu de la CYFSA et l'intérêt supérieur de l'enfant d'autre part.

Il s'agit d'une explication technique et compliquée d'une affaire impliquant des nuances et de la complexité, mais la conclusion la plus simple est la suivante : la Cour a convenu que les droits à la vie privée des enfants et de leurs familles doivent être pris en compte lorsque des tiers demandent l'accès à leurs informations personnelles. Ils ont convenu que seules les demandes fondées sur la nécessité et proportionnées au caractère envahissant des divulgations devraient être accordées. C'était le résultat que nous espérions, et nous nous attendons à ce que ce cadre protège de nombreux enfants lorsqu'il sera appliqué à de futurs cas.

Un grand merci à Vasu Naik, de Robins Naik LLP, pour son excellente représentation pro bono dans cette affaire.

Lire le mémoire de l'ACLC ici.
Lire la décision ici.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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