En 2001, la Cour suprême du Canada a appelé les fouilles à nu"l'un des exercices les plus extrêmes du pouvoir policier" et« intrinsèquement humiliant et dégradant »(R. c. Golden, 2001 CSC 83 aux par. 89-90). Contrairement aux prisons fédérales et à de nombreuses autres prisons provinciales et d'État en Amérique du Nord, l'Ontario n'a pas de garanties législatives limitant le moment où ces fouilles hautement invasives peuvent avoir lieu.
"Les fouilles à nu sont intrinsèquement humiliantes et dégradantes."
Ce ne sont pas des violations insignifiantes de la vie privée. Les détenus sont généralement obligés de retirer tous leurs vêtements, de se pencher, d'écarter leurs fesses, de manipuler leurs organes génitaux, d'enlever les tampons souillés et/ou de tousser en s'accroupissant nus devant les autres. Tous leurs orifices corporels sont inspectés.
Les fouilles à nu sont particulièrement nocives pour les personnes ayant des antécédents de traumatisme. UNméta-étude récenteont constaté qu'environ la moitié des personnes incarcérées au Canada ont été victimes de violence pendant leur enfance. La moitié des femmes et un homme sur cinq ont été victimes d'abus sexuels pendant leur enfance. Les chiffres réels sont probablement plus élevés en raison de la sous-déclaration qui se produit en raison de la stigmatisation du traumatisme de la violence.
Le pouvoir du gouvernement d'emprisonner une personne est une privation extrême de liberté. Mais les prisons ne sont pas une zone libre de droits et les fouilles à nu sont l'un des actes les plus invasifs commis par les autorités pénitentiaires. Nous avons besoin de lois claires et fortes limitant l'utilisation de ce pouvoir pour prévenir les abus et les traumatismes inutiles. La loi ontarienne fait le contraire. de l'Ontario Loi sur le ministère des Services correctionnels et ses règlements accordent aux fonctionnaires administratifs le pouvoir absolu d'autoriser les fouilles à nu à tout moment et dans n'importe quelle situation, qu'il y ait ou non des raisons justifiant les fouilles à nu. Bref, ça donne carte blanche aux autorités carcérales provinciales pour déterminer qui ils veulent fouiller, quand et pourquoi.