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Hier, le gouvernement a adopté une nouvelle loi radicale qui régira les élections fédérales de 2019. Bon nombre des changements sont nécessaires et contribueront grandement à accroître l'engagement de l'électorat canadien. La législation réduit les obstacles au vote de nombreuses manières, notamment en rétablissant le répondant comme moyen pour les électeurs de s'identifier aux bureaux de vote, en autorisant l'utilisation de cartes d'information de l'électeur et en facilitant l'inscription des jeunes adultes sur les listes électorales. Cela annule également ce que l'ACLC a soutenu comme étant des restrictions inconstitutionnelles au droit de vote des citoyens canadiens qui résident à l'étranger, restrictions que nous avons récemment combattues à la Cour suprême.

Malgré ces changements, la nouvelle loi ne résout pas un problème très discuté dans les lois électorales du Canada, à savoir leur incapacité à surveiller la collecte, l'utilisation et la divulgation des renseignements personnels des Canadiens par nos partis politiques. Au lieu de cela, la législation exige seulement que les partis politiques publient leurs politiques de confidentialité, tout en laissant l'application de ces politiques à ces mêmes partis.

« Faites-nous confiance » n'est pas une solution pour protéger les renseignements personnels des Canadiens. Nous avons plaidé pour un contrôle réel et indépendant devant le Parlement et pas moins que le directeur général des élections et le commissaire à la protection de la vie privée ont soutenu la même chose, mais la nouvelle loi électorale ne parvient néanmoins pas à régler ce problème bien connu.

La législation est centrée sur les partis à d'autres égards troublants. Plus particulièrement, il comprend et poursuit d'importantes restrictions et exigences d'enregistrement en ce qui concerne le plaidoyer politique par des individus et des organisations.

Par exemple, pendant une période électorale, les « tiers » (individus ou groupes qui ne sont pas un candidat politique, un parti politique enregistré ou un autre concurrent électoral) sont limités à dépenser environ $4 000 dans une circonscription électorale en publicité partisane ou thématique. , c'est-à-dire la publicité sur une position sur une question à laquelle un parti politique enregistré ou un candidat est associé. Les tiers sont également soumis aux exigences d'enregistrement en vertu de la Loi s'ils dépensent $500 en « publicité électorale », un concept vague qui comprend à la fois la défense des intérêts partisans et la publicité thématique.

Le gouvernement peut et doit prendre des mesures pour s'assurer que notre discours politique ne soit pas dominé par quelques riches. Mais ce genre de restrictions à l'expression ont pour effet malheureux de faire en sorte que notre discours politique soit plutôt dominé par des partis politiques bien organisés et bien financés. C'est parce que les règles électorales complexes et opaques, et particulièrement les règles complexes et opaques qui capturent le plus petit des dépensiers, découragent la participation civique des groupes et des individus qui craignent de violer une loi électorale inconnue ou mal comprise.

Par exemple, la législation exige que les individus et les groupes sachent, souvent à l'avance, si le plaidoyer sur des questions est un discours politique réglementé. Une campagne publicitaire sur les droits du travail ou le changement climatique est-elle un problème « associé à un candidat ou à un parti », et donc soumis aux limites de dépenses et aux exigences d'enregistrement de la législation ? De telles questions sont souvent controversées, la réponse dépend du moment, de l'endroit ou de la manière dont vous posez la question. Mieux vaut se taire que de risquer d'enfreindre les lois électorales.

Prenez les groupes qui souhaitent faire campagne pour ou contre le pipeline TransCanada. Bien que ces défenseurs des problèmes puissent ne pas partager le même point de vue sur le gazoduc que leur parti politique préféré, leur plaidoyer peut bien être considéré comme de la publicité électorale étant donné les récentes actions du gouvernement sur le gazoduc et son importance probable dans les débats électoraux. Et ce sont ceux qui n'ont pas les poches profondes et un conseiller juridique sophistiqué qui pourraient légitimement craindre de s'approcher trop près de telles limites.

Les plafonds de dépenses de la législation pour les « tiers » posent des obstacles supplémentaires à une expression politique efficace. Les limites monétaires imposées à l'expression rendent impossibles de nombreux types de campagnes significatives basées sur des problèmes, telles que des campagnes impliquant des placements coûteux dans nos médias nationaux. En effet, certains défenseurs des problèmes qui défendent de manière persistante des problèmes en dehors des périodes électorales, comme le pipeline TransCanada, pourraient ressentir le besoin de suspendre leurs campagnes pendant les périodes électorales de peur que le problème puisse être interprété comme étant trop étroitement lié à un fête. L'effet prévisible est qu'au cours de ce qui devrait être une période de discours politique intensifié et d'engagement politique accru au Canada, à savoir une élection fédérale, de nombreux « tiers »—citoyens canadiens individuels, groupes de la société civile, organisateurs communautaires, etc.—se sentiront obligé de rester sur la touche.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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