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Le 18e Mars 2020, le ministre de la Santé de Terre-Neuve, John Haggie, a tenu une conférence de presse d'annoncer qu'il avait autorisé une Décret sur les mesures spéciales en utilisant le Loi sur la santé et la promotion publiques à

  • interdire les rassemblements de plus de 50 personnes ;
  • fermer les installations (salles de bingo, gymnases, clubs de fitness, bars, cinémas, salles de spectacle, arènes) et les restaurants qui ne peuvent pas accepter la distanciation sociale ; et
  • obliger tout voyageur de retour à s'isoler pendant 14 jours.

Le ministre Haggie a déclaré que toute personne qui violait ces interdictions encourait des « sanctions importantes », qui comprenaient des amendes de $2 500 ou des peines de prison de 6 mois pour les particuliers et jusqu'à $50 000 pour les entreprises : « Nous espérons que nous n'aurons jamais à utiliser [ces sanctions ], mais ils existent, et si nécessaire nous les utiliserons.

D'une part, il est vrai que ces sanctions existent en vertu de la loi. Rien de nouveau ici. Cependant, l'application et la sanction des personnes sont des mesures de dernier recours. De plus, la proportionnalité est importante en matière d'exécution. Plutôt que de menacer les gens de sanctions, la désescalade est toujours préférable à l'escalade de l'anxiété et de la confrontation. Les gouvernements doivent être attentifs aux droits constitutionnels à la liberté et à la liberté de réunion - ces droits peuvent être limités pendant une urgence de santé publique, mais ils doivent toujours répondre aux questions : pourquoi, quand et comment ces limitations seront-elles mises en place, et pour combien de temps? La communication et la conversation fonctionneront toujours mieux que les menaces générales d'incarcération, qui ne peuvent survenir que si des personnes innocentes ont été prouvées coupables à la suite d'un procès équitable.  D'autres premiers ministres et ministres ont parlé au public des ordonnances d'urgence sans descendre dans le terrier de l'exécution par l'arrestation, le procès et la détention.  Compte tenu de la sévérité de ces sanctions – y compris l'incarcération, la privation ultime de liberté – l'ACLC surveillera la situation pour s'assurer que l'application des interdictions est minimalement invasive et non arbitraire.

De plus, la province devrait envisager et identifier des exceptions à l'interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes. La réduction des grands rassemblements est essentielle pour ralentir le coronavirus, ce que nous avons appris des excellents agents de santé publique du Canada. Mais il pourrait y avoir des circonstances d'urgence où il peut ne pas être approprié de violer la liberté de réunion – soit parce que c'est une mauvaise santé publique, soit parce que c'est une violation disproportionnée des libertés civiles.

Par exemple, cette interdiction des grands rassemblements ne doit pas provoquer la faim. Les soupes populaires ou les banques alimentaires sont souvent les seules options pour les sans-abri, les toxicomanes ou les malades mentaux de prendre un repas. Imaginez un instant que vous n'êtes pas à la maison en train de lire ceci sur votre téléphone ou votre ordinateur. Imaginez que vous êtes dans la rue, dans le froid, affamé. Où allez-vous chercher de la nourriture ?

Il n'est pas rare que les établissements nourrissant les affamés aient de grandes files d'attente pour de la nourriture, en particulier compte tenu de la circulation piétonnière considérablement réduite qui a réduit la mendicité (sans parler des nombreuses ordonnances locales et provinciales au Canada qui pénalisent la mendicité). Dans tous les cas, l'ACLC estime qu'il est de la responsabilité du gouvernement de veiller à ce que les plus vulnérables soient nourris et protégés du froid. (À Toronto, les programmes « Out of the Cold » pour nourrir les sans-abri ont tous été annulés). Cette semaine, le gouvernement fédéral a annoncé une augmentation du financement des services aux sans-abri. Si les organisations caritatives se mobilisent pour fournir ce service essentiel, ni elles ni les personnes vulnérables qui recherchent simplement un repas chaud ne devraient être menacées d'amendes invalidantes ou d'incarcération.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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