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POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

18 décembre 2017

TORONTO, Ont. – Dans une victoire pour les libertés civiles, le juge en chef adjoint Frank Marrocco de la Cour supérieure de l'Ontario a déclaré inconstitutionnelles les lois canadiennes sur l'isolement, à la suite d'une contestation de trois ans par l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC). Le tribunal a déclaré que le manque d'examen indépendant du régime actuel des décisions de maintenir les détenus à l'isolement est inconstitutionnel et a tiré des conclusions importantes concernant les dommages causés par le maintien des détenus à l'isolement. En effet, la Cour a reconnu qu'à la lumière des preuves volumineuses accumulées par l'ACLC, il ne peut être « pas de doute sérieux que la pratique est nocive » et que ces effets nocifs « peuvent se manifester en aussi peu que 48 heures ».

L'ACLC se félicite de la décision d'annuler les lois en vigueur et de la reconnaissance par le tribunal des dommages dévastateurs et potentiellement permanents causés par la pratique de l'isolement cellulaire comme avis médical responsable hors-jeu. Ces conclusions cruciales du tribunal étaient basées sur des preuves importantes apportées par des professionnels de la santé dans les prisons et des témoins experts internationaux, dont l'ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture.

Étonnamment, à la lumière de ces conclusions, le tribunal n'a déclaré la législation inconstitutionnelle pour aucun autre motif. La conclusion de la cour selon laquelle les autres recours constitutionnels demandés n'étaient pas nécessaires – une interdiction de l'isolement pour les jeunes, les personnes atteintes de maladie mentale, ceux qui recherchent simplement la sécurité ou l'isolement cellulaire prolongé – est, de l'avis de l'ACLC, incompatible avec la propres conclusions du tribunal sur les graves dangers de cette pratique odieuse. L'ACLC demeure d'avis que les normes constitutionnelles exigent un plafond strict interdisant l'isolement cellulaire prolongé sur 15 jours et interdisant l'isolement de certains groupes. Bien que le régime ait été invalidé pour un motif, ses conclusions limitées pourraient encore prolonger les souffrances des personnes vulnérables qui sont actuellement détenues à l'isolement dans les prisons canadiennes.

L'ACLC examine attentivement la décision et envisage les prochaines étapes.

Noa Mendelsohn Aviv, directrice exécutive par intérim de l'ACLC, a déclaré :

« Cette décision d'abolir le régime d'isolement est une évolution importante et positive, mais notre travail est loin d'être terminé. L'ACLC a un engagement de longue date envers cette question, envers des personnes, comme Ashley Smith, qui ont souffert, et envers ceux qui continuent d'être détenus dans des conditions déplorables. Nous continuerons de nous battre et de plaider pour des recours significatifs et systémiques dans les systèmes fédéral, provinciaux et territoriaux, et nous sommes prêts à aller jusqu'à la Cour suprême du Canada.

L'avocat Jonathan Lisus de Lax O'Sullivan Lisus Gottlieb LLP et Michael Rosenberg de McCarthy Tétrault LLP ont plaidé la contestation de l'ACLC lors d'une audience d'une semaine en septembre.

Dit M. Lisus :

« Un examen indépendant du placement des prisonniers à l'isolement est attendu depuis longtemps et a été demandé à plusieurs reprises. L'imposition de ce type de surveillance est une étape importante vers l'instauration de la primauté du droit dans nos pénitenciers.

M. Rosenberg a commenté ce qui suit :

« Il s'agit d'un pas en avant important dans la lutte pour garantir que les personnes incarcérées au Canada ne soient pas soumises à des traitements brutaux qui contreviennent à nos normes de décence. L’isolement cellulaire nuit depuis trop longtemps aux personnes vulnérables. »

Outre M. Lisus et M. Rosenberg, l'ACLC était représentée par l'avocat Larissa Moscu et Fahad Siddiqui de Lax O'Sullivan Lisus Gottlieb LLP, et Paul Davis et Charlotte-Anne Malischewski de McCarthy Tétrault SENCRL, srl.

La décision du juge en chef adjoint Marrocco peut être consultée ici.
Le mémoire de l'ACLC peut être trouvé ICI, et réponse factum ICI.

CONTACT:

Noa Mendelsohn Aviv, directrice exécutive par intérim
416-363-0321 poste 226
Mendelsohnaviv@ccla.org

Caroline Hill, chargée des médias et des communications
416-363-0321 poste 258
chill@ccla.org

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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