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En septembre 2019, une loi fédérale (projet de loi C-75) est entrée en vigueur limitant la possibilité d'enquêtes préliminaires pour une personne accusée d'avoir commis une infraction criminelle. Une enquête préliminaire est une audience préalable au procès devant un juge. L'État doit démontrer qu'il existe des preuves suffisantes pour justifier un procès de l'accusé sur la base des accusations portées. Si des preuves suffisantes ne sont pas disponibles, l'État ne peut pas poursuivre les poursuites contre la personne et l'accusé est « acquitté » de l'infraction. Ceci est important pour garantir qu’une personne innocente ne soit pas confrontée à un procès inutile et inutile.

Un deuxième objectif d'une enquête préliminaire est que l'accusé découvre des preuves pertinentes sur les accusations portées contre lui, par exemple en posant des questions aux témoins ou en recevant des preuves non divulguées. La fonction de découverte est particulièrement importante si l'enquête d'un accusé Charte leurs droits ont été violés par la police. Un accusé peut poser des questions aux témoins et les éléments de preuve obtenus peuvent être utilisés de manière Charte demande pour déterminer si leurs droits ont été violés.

Le problème dans R. c. Archambault est de savoir si les personnes accusées d'infractions qui auraient été commises avant le projet de loi C-75 sont admissibles à des enquêtes préliminaires en vertu des critères d'admissibilité préalables. Avant le projet de loi C-75, une enquête préliminaire était possible dans toute affaire intentée par voie de mise en accusation lorsque l'accusé pouvait choisir de subir un procès devant la Cour supérieure. En pratique, cela signifiait qu’une enquête préliminaire était possible pour de nombreuses accusations graves. Le projet de loi C-75 limitait les enquêtes préliminaires aux infractions passibles d'une peine maximale d'au moins 14 ans de prison, ce qui réduisait considérablement les accusations admissibles à une enquête préliminaire.

Les cours d'appel provinciales ne sont pas d'accord sur le moment où les personnes accusées d'infractions antérieures à l'entrée en vigueur du projet de loi C-75 peuvent faire l'objet d'une enquête préliminaire. La Cour d'appel de l'Ontario, par exemple, a statué qu'un accusé n'avait droit à une audience préliminaire que s'il était accusé d'une infraction qui aurait été commise avant l'adoption du projet de loi C-75, et s'il comparait devant le tribunal et a demandé une audience préliminaire avant l’entrée en vigueur de la législation.

En revanche, dans Archambault c. R, 2022 QCCA 1170, la Cour d'appel du Québec a statué que le droit à une enquête préliminaire existait au moment où l'infraction aurait été commise, et non au moment où une demande était formellement présentée au tribunal. Ce droit ne peut être supprimé par la loi. L'approche de la Cour d'appel du Québec signifierait que beaucoup plus d'accusés seraient admissibles à une enquête préliminaire selon les critères d'admissibilité en vigueur avant le projet de loi C-75.

L'ACLC prévoit soulever les arguments suivants devant la Cour suprême du Canada :

  • Les enquêtes préliminaires remplissent une fonction de protection importante pour les accusés. Les infractions qui auraient été commises avant l’entrée en vigueur du projet de loi C-75 (septembre 2019) sont le type de cas où la fonction d’enquête préalable de l’enquête préliminaire est d’une importance vitale. Les affaires impliquant des accusations portées plusieurs années après que l’infraction aurait été commise présentent des défis uniques. Les preuves peuvent être perdues ou difficiles à découvrir. Les souvenirs s'estompent, les récits deviennent vagues et les témoins peuvent être difficiles à localiser.
  • Il n’est pas clair que le Parlement ait eu l’intention de faire en sorte que la loi aille en arrière dans le temps, privant les personnes d’une protection substantielle à laquelle elles avaient droit au moment où l’infraction aurait été commise. Rien n’indique que le Parlement souhaitait que cette loi s’applique aux infractions commises avant septembre 2019, et à la lumière de son impact clair et profond sur l’accusé, il y a de bonnes raisons d’interpréter les modifications comme s’appliquant uniquement aux infractions futures.
  • Les enquêtes préliminaires offrent une protection substantielle à l'accusé et lui offrent la possibilité de faire rejeter les accusations portées contre lui par une relaxe à la fin de la procédure.

L'ACLC remercie Janani Shanmuganathan et Owen Goddard de Goddard & Shanmuganathan LLP pour leur excellent pro bono représentation dans ce cas.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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