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DÉCLARATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE CONCERNANT LE PROJET DE LOI C-59, LOI SUR LES MATIÈRES DE SÉCURITÉ NATIONALE

Le projet de loi C-59 a été explicitement présenté avec l'affirmation qu'il corrige « les aspects problématiques » de son prédécesseur, le projet de loi C-51—maintenant le Loi antiterroriste de 2015.

Nous, les organisations de la société civile et les experts individuels soussignés, craignons que C-59 ne résolve pas vraiment tous les problèmes de notre loi actuelle sur la sécurité nationale, et qu'il ait introduit de nouveaux problèmes très graves.

Le projet de loi a été renvoyé au Comité permanent de la sécurité publique et nationale (SECU) de la Chambre des communes après la première lecture, ce qui laisse ouverte la possibilité d'amendements. La SECU a eu l'occasion d'entendre bon nombre d'entre nous, et beaucoup d'autres, nous dire où le projet de loi C-59 est insuffisant, où il outrepasse et comment il peut être amélioré pour s'assurer qu'il adopte une approche centrée sur les droits de la sécurité nationale. Les jours et semaines à venir sont un moment crucial pour s'exprimer. Alors que le projet de loi C-59 progresse au Parlement, notre gouvernement a besoin d'entendre ceux qui pensent que le Canada mérite mieux et que cette loi peut et doit protéger la sécurité nationale tout en défendant fermement et sans équivoque les droits de la personne.

Il existe un consensus parmi les organisations de défense des libertés civiles et des droits de la personne sur certains des aspects les plus troublants du projet de loi C-59. Nos préoccupations se concentrent sur : 1) l'habilitation par le projet de loi de nos agences de sécurité nationale à mener une surveillance de masse ; 2) l'impossibilité pratique pour un individu de contester efficacement son inscription sur la « liste d'interdiction de vol » ; et 3) l'autorisation de l'agence canadienne de renseignement électromagnétique, le CST, de mener des cyberattaques. Bien que ceux-ci ne représentent en aucun cas les seuls problèmes du projet de loi C-59 qui nécessitent des « corrections », ils font partie des domaines où le changement est à la fois urgent et le plus largement appuyé.

Autoriser la surveillance de masse

Nous reconnaissons l'augmentation de la surveillance et de l'examen qui peut être obtenue avec la création d'une Agence nationale de surveillance du renseignement de sécurité et d'un commissaire au renseignement. Cependant, le projet de loi C-59 autorise également expressément la surveillance de masse par le biais de la collecte de données en vrac et de données « accessibles au public » - un terme qui n'est pas clairement défini dans le projet de loi en ce qui concerne les ensembles de données collectées par notre agence de renseignement humain, le SCRS, et extraordinairement expansivement. défini pour le CSE. Dans les deux cas, « accessible au public » est ouvert à des interprétations aussi radicales que troublantes. En particulier, rien n'exige que les informations accessibles au public aient été obtenues légalement. En l'absence de limites effectives dans la loi, les organes qui ont été mis en place pour améliorer la responsabilité peuvent examiner ou superviser les activités de surveillance de masse, mais pas nécessairement les empêcher ou les limiter. Le projet de loi abaisse également le seuil permettant au SCRS de recueillir des renseignements sur les Canadiens – même des données dont il est expressément reconnu qu'elles ne se rapportent pas directement et immédiatement à des activités menaçant la sécurité du Canada – si elles sont « pertinentes », plutôt que de restreindre la collecte aux renseignements qui sont nécessaire. Il y a eu peu de débats sérieux sur la question de savoir si ce seuil inférieur est nécessaire ou raisonnable à la lumière des objectifs que le gouvernement cherche à atteindre.

Procès secrets avec preuves secrètes pour les personnes sur la liste « no fly »

Il n'a jamais été démontré que la liste d'interdiction de vol augmentait la sécurité aérienne. Le projet de loi C-59 perpétue un stratagème qui limite sévèrement les droits sur la base d'un simple soupçon de dangerosité qui ne peut être efficacement contesté dans le cadre d'un processus juste et ouvert. Le système de recours proposé par le gouvernement pour les personnes figurant par erreur sur une liste de personnes faisant l'objet d'un contrôle de sécurité renforcé (« liste de vols lents ») n'aide pas ceux qui sont simplement interdits de vol. Ces individus font face à un processus dans lequel ils peuvent légalement se voir refuser des informations pertinentes à leur cas, peuvent se voir refuser l'accès à leur propre audience et n'ont pas droit à un avocat spécial indépendant ayant accès à toutes les preuves contre eux. La SECU a déjà recommandé un certain nombre de modifications à la liste d'interdiction de vol, y compris l'utilisation d'avocats spéciaux. Certains d'entre nous, et d'autres, sont allés plus loin et ont plaidé pour l'abrogation complète du système « d'interdiction de vol ». Les gouvernements successifs ont permis à ce système de perdurer pendant plus d'une décennie, et il est impératif que les problèmes de droits fondamentaux qu'il pose soient reconnus et traités.

Légalisation des cyberattaques par la « NSA du Canada », le Centre de la sécurité des télécommunications (CST)

Nous voyons nos agences de «renseignement» transformées dans des directions dangereuses. C-59 continue d'accorder au SCRS des pouvoirs actifs de « perturbation » et donne désormais également au CST de nouveaux pouvoirs pour utiliser des cyberattaques contre des individus, des États, des organisations ou des groupes terroristes étrangers. Cela inclurait le piratage, le déploiement de logiciels malveillants et les « campagnes de désinformation ». Il existe un danger important de normaliser le piratage parrainé par l'État, sans parler de la tension évidente lorsque l'agence chargée de protéger notre cyberinfrastructure est également fortement incitée à cacher et à accumuler des vulnérabilités de sécurité pour ses propres attaques. Nous avons besoin d'un débat public sur les menaces auxquelles ces pouvoirs d'attaque sont censés faire face et sur les nouvelles menaces auxquelles ils pourraient nous exposer si une attaque canadienne entraîne une escalade de la cyberguerre.

On a dit aux Canadiens que la nouvelle loi « corrigerait » l'ancienne loi. Au lieu de cela, nous avons un projet de loi qui répond nominalement à certaines préoccupations, mais exploite l'opportunité d'introduire de nouveaux pouvoirs plus radicaux pour les agences de sécurité nationale.

Si l'objectif du projet de loi C-59 est vraiment de « corriger » les lois canadiennes sur la sécurité nationale, il reste encore beaucoup de travail à faire.

Signé par (ordre alphabétique) :

Amnistie internationale Canada
Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique
Association pour l'accès à l'information et la protection de la vie privée de la Colombie-Britannique
Association canadienne des professeures et professeurs d'université
Association canadienne des libertés civiles
Fédération canadienne des étudiantes et étudiants
Journalistes canadiens pour la liberté d'expression
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes
Voix juives indépendantes Canada
Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles
Inter Pares
Lawyers' Rights Watch Canada
Ligue des droits et libertés
Mines Alerte Canada
Conseil national des musulmans canadiens
Syndicat national de la fonction publique et générale (NUPGE)
OpenMedia
Conseil canadien de la protection de la vie privée et de l'accès — Conseil du Canada de l'accès et de la vie privée
Institut Rideau
Association des libertés civiles des montagnes Rocheuses
Clinique d'intérêt public et de politique Internet canadienne Samuelson-Glushko (CIPPIC)

En tant qu'individus:

Elizabeth Block, Independent Jewish Voices, Canadian Friends Service Committee
James L. Turk, directeur, Centre for Free Expression, Ryerson University
Sharon Polsky, MAPP, défenseure de la protection des données et ambassadrice de la confidentialité par la conception
Sid Shniad, membre du comité directeur national, Independent Jewish Voices Canada

Pour ajouter votre voix et envoyer ce message aux parlementaires, Cliquez ici.
Pour plus d'informations sur le projet de loi C-59, Cliquez ici

Costume La version française.

CLARATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SUR LE PROJET DE LOI C-59, LOI CONCERNANT DES QUESTIONS DE SÉCURITÉ NATIONALE

Le gouvernement canadien a déposé le projet de loi C-59 en affirmant explicitement que ce dernier est une solution aux « aspects problématiques » de son prédécesseur, le projet de loi C-51 — maintenant la Loi antiterroriste de 2015.

Nous, les organisations de la société civile et les experts.es individuel.les soussigné.es, sommes préoccupant.es par le fait que le projet de loi C-59 non seulement ne règle pas tous les problèmes liés à la législation actuelle sur la sécurité nationale, mais il a aussi introduit de nouveaux problèmes très sérieux.

Le projet de loi a été renvoyé au Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes (SECU) après la première lecture, laissant la porte ouverte à d'importants amendements. SECU a eu l'occasion d'entendre plusieurs d'entre nous, et beaucoup d'autres, au sujet du projet de loi C-59 : ses lacunes, comment il dépasse les limites et comment il peut être amélioré afin d'assurer une approche de la sécurité nationale centrée sur les droits. Les jours et les semaines à venir sont une période cruciale pour faire entendre nos voix. Pendant que le projet de loi C-59 progresse au Parlement, notre gouvernement doit écouter ceux et celles qui pensent que le Canada mérite mieux et que cette loi peut et doit protéger la sécurité nationale tout en défendant et sans équivoque les droits de la personne .

Les organisations de défense des droits humains et des libertés civiles s'entendent sur les aspects les plus troublants du projet de loi C-59. Nos préoccupations sur : 1) la légalisation de la surveillance de masse ; 2) l'impossibilité pratique pour un individu de contester efficacement son inclusion sur la liste d'interdiction de vol ; et 3) l'autorisation de lancer des cyberattaques données à l'agence de renseignement électronique du Canada, le CST. Bien que ces trois points ne représentent en aucun cas les seuls problèmes liés au projet de loi C-59 nécessitant des « correctifs », ils font partie des domaines où le changement est à la fois urgent et le plus largement soutenu.

Autorisation de la surveillance de masse

Nous reconnaissons qu'une augmentation de la responsabilité en matière de sécurité nationale pourrait être réalisée grâce à la création du poste de Commissaire au renseignement ainsi que de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement. Cependant, le projet de loi C-59 autorise expressément la surveillance de masse par la collecte de données en vrac et de données « accessibles au public » — un terme qui n'est pas clairement défini dans le projet de loi relativement aux « ensembles de données» recueillies par le SCRS, notre agence de renseignement domestique, et qui est définie de façon extraordinairement large pour le CST. Dans les deux cas, « accessible au public » est ouvert à des interprétations aussi générales que troublantes. En particulier, il n'est pas nécessaire que les informations accessibles au public aient été obtenues légalement. En l'absence de limites dans la loi, les organismes qui seront mis en place afin d'améliorer la reddition de comptes pourront améliorer ou superviser les activités de surveillance de masse, mais pas nécessairement les empêcher ou les limiter. Le projet de loi C-59 abaisse également le seuil permettant au SCRS de recevoir de l'information sur les Canadiens.nes. Alors que la cueillette devait auparavant être « nécessaire », elle n'aurait maintenant qu'à être « pertinente » à l'exercice des fonctions du SCRS. Même les données officiellement reconnues comme n'étant pas directement et immédiatement en lien avec des menaces à la sécurité du Canada pourraient être susceptibles d'être à l'avenir. Il y a eu peu de débats significatifs à savoir si ce seuil inférieur est nécessaire ou compte tenu des objectifs que le gouvernement cherche à atteindre.

Procès et preuves secrètes pour les individus sur la liste d'interdiction de vol

Il n'a jamais été démontré que la liste d'interdiction de vol augmente la sécurité aérienne. Le projet de loi C-59 perpétue un régime qui limite sévèrement les droits en raison d'un simple soupçon de danger qui ne peut être contesté efficacement dans le cadre d'un processus équitable et ouvert. Le système de réparation proposé par le gouvernement pour ceux et celles qui sont inclus.es, par erreur, sur une liste de personnes faisant l'objet d'un contrôle de sécurité renforcé («slow fly list») n'aide pas ceux et celles à qui ont interdit de voler. Ces personnes sont confrontées à un processus dans lequel elles peuvent également voir refuser des informations pertinentes à leur cas, voir refuser l'accès à leur propre procès, et dans lequel elles n'ont pas droit à un avocat spécial indépendant ayant accès à toutes les preuves contre elles. SECU a déjà recommandé un certain nombre de changements à la liste d'interdiction de vol, y compris l'utilisation d'avocats spéciaux. Certains d'entre nous, et d'autres, sont allés plus loin et ont plaidé en faveur de l'abrogation complète de la liste d'interdiction de vol. Les gouvernements successifs ont permis à ce système de durer pendant plus d'une décennie, et il est impératif que les problèmes qu'il pose en matière de droits fondamentaux reconnus et réglés.

Légalisation des cyberattaques par la «NSA du Canada», le Centre de la sécurité des télécommunications (CST)

Nous observons de dangereuses transformations associées sur nos agences de «renseignement». Le projet de loi C-59 continue d'autoriser le SCRS à exercer les pouvoirs de « perturbation » et donne maintenant au CST des nouveaux pouvoirs de lancer des cyberattaques contre des personnes, des États, des organisations ou des groupes terroristes étrangers. Cela comprendrait le piratage, le déploiement de logiciels malveillants et les « campagnes de désinformation ». Il existe un danger important de normalisation du piratage parrainé par l'État, sans parler de la tension manifeste lorsque l'agence mandatée de protéger notre cyber infrastructure est également fortement encouragée à cacher et exploiter les vulnérabilités de sécurité pour ses propres attaques. Nous avons besoin d'une discussion publique sur les menaces contre lesquelles ces pouvoirs d'attaque sont censés répondre ainsi que sur les nouvelles menaces qui pourraient attaquer nous exposer si une canadienne dégénérait en cyberguerre.

Le gouvernement a dit aux Canadiens que la nouvelle loi «répare» la loi précédente. Au lieu de cela, nous avons un projet de loi qui répond nominalement à certaines préoccupations, mais exploite également cette opportunité afin d'introduire de nouveaux pouvoirs et des rayonnements pour les agences de sécurité nationale.

Si l'objectif du projet de loi C-59 est vraiment de « réparer » les lois canadiennes sur la sécurité nationale, il reste encore beaucoup de travail à faire.

[Signé par — en ordre alphabétique]

Amnistie internationale Canada
Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique
Association pour l'accès à l'information et la protection de la vie privée de la Colombie-Britannique
Association canadienne des professeures et professeurs d'université
Association canadienne des libertés civiles
Fédération canadienne des étudiantes et étudiants
Journalistes canadiens pour la liberté d'expression
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes
Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles
Inter Pares
Lawyers' Rights Watch Canada
Ligue des droits et libertés
Mines Alerte Canada
Conseil national des musulmans canadiens
Syndicat national de la fonction publique et générale (NUPGE)
OpenMedia
Conseil canadien de la protection de la vie privée et de l'accès — Conseil du Canada de l'accès et de la vie privée
Institut Rideau
Association des libertés civiles des montagnes Rocheuses
Clinique d'intérêt public et de politique Internet canadienne Samuelson-Glushko (CIPPIC)
Voix Juives Indépendantes Canada

Comme individu.es :

Elizabeth Block, Independent Jewish Voices, Canadian Friends Service Committee
James L. Turk, directeur, Centre for Free Expression, Université Ryerson
Sharon Polsky, MAPP, défenseure de la protection des données et ambassadrice de la confidentialité par la conception
Sid Shniad, membre du conseil d'administration, Voix Juives Indépendantes – Canada

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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