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Cher conseiller Rotrand,

L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) vous écrit pour soutenir votre initiative visant à rendre obligatoire la responsabilité publique et la transparence pour les technologies de surveillance achetées, louées, déployées ou utilisées par la police de Montréal.

Permettre aux agents des forces de l'ordre la capacité intrusive d'identifier et de suivre les individus, que ce soit par leur plaque d'immatriculation de voiture, leur téléphone portable ou leur visage, alors qu'ils vaquent à leurs occupations quotidiennes dans les espaces publics, risque de créer des villes où les droits de la Charte nous avons tous droit dans notre démocratie sont rendus illusoires. La prolifération de l'utilisation par la police de la technologie de surveillance, y compris, mais sans s'y limiter, la reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation (RAPI), les capteurs IMSI et les technologies de reconnaissance faciale s'est produite sans la participation ou le contrôle de la communauté, et cela présente des menaces importantes pour les libertés civiles et les droits de l'homme. La vie privée et tous les droits qu'elle soutient, y compris la liberté d'expression et d'association, sont menacés lorsqu'une surveillance secrète, aveugle et injustifiée est autorisée dans nos municipalités. Il faut souligner, en outre, que les impacts de telles technologies de surveillance sont supportés de manière disproportionnée par les communautés de couleur et les communautés à faible revenu.

Il est impératif que les représentants démocratiquement élus et le public qu'ils servent aient la capacité d'évaluer la nécessité et la proportionnalité de la mise en œuvre de tels outils dans les enquêtes policières, de comprendre les politiques qui régissent leur utilisation et d'examiner les paramètres de tout usage. L'utilisation secrète de technologies secrètes est inacceptable dans une démocratie ; la responsabilité publique exige la sensibilisation et la surveillance du public. La responsabilité n'entrave pas l'autonomie dont la police a besoin pour accomplir son important travail de protection de la sécurité publique, mais elle facilite plutôt l'approbation sociale dont elle doit disposer pour bien faire ce travail.

L'ACLC soutient également la motion que vous avez présentée réaffirmant les droits des résidents de la ville d'utiliser leur propre technologie, leurs téléphones portables, appareils photo et autres appareils d'enregistrement pour filmer la police de manière à ne pas interférer avec l'action de la police mais à servir de responsabilité importante. mécanisme. Nous avons vu l'importance de tels enregistrements à maintes reprises, surtout ces derniers mois avec les images de la mort de George Floyd sous le genou d'un officier à Minneapolis. Le droit de filmer les agents est un droit existant au Canada, mais une réaffirmation de ce droit et une exigence pour les forces de police d'éduquer explicitement leurs membres sur la nature de ce droit envoie un message précieux.

Encore une fois, vous, monsieur Rotrand, et vos collègues du conseil municipal de Montréal, montrez la voie en créant une politique de respect des droits pour régir la surveillance à des fins d'application de la loi. Votre motion demandant un moratoire sur les technologies de reconnaissance faciale afin de permettre l'étude et la consultation du public était la première du genre au Canada. Il en va de même pour vos motions actuelles visant à exiger la responsabilité de la police pour l'acquisition et l'utilisation des technologies de surveillance, et à affirmer le droit du public de demander des comptes à la police en documentant ses actions publiques. Les deux, s'ils sont adoptés, promettent une protection significative pour les résidents de Montréal tout en créant un précédent audacieux pour d'autres villes à travers le pays.

 

 

Lire la lettre au conseiller Rotrand
Lire notre Presse sur le moratoire technique

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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