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L'an dernier, l'ACLC s'est impliquée dans une contestation constitutionnelle des lois qui accordent à la police canadienne le pouvoir d'effectuer des contrôles routiers itinérants sans suspicion. En tant qu'intervenant conservatoire, nous appelons des preuves et rassemblons des arguments juridiques directement aux côtés de l'avocat du plaignant pour montrer comment ce pouvoir policier arbitraire est utilisé d'une manière qui affecte de manière disproportionnée les personnes racialisées et marginalisées, et représente une violation importante et injustifiable des droits individuels garantis par le Charte. 

Notre équipe de litige pro bono Bruce Johnston et Lex Gill de Trudel Johnston & Lespérance ont été en cour tout le mois. Voici un bref récapitulatif de ce qui s'est passé dans l'affaire jusqu'à présent et où nous nous attendons à ce que les choses se passent ensuite. 

  • 13 membres de la communauté ont témoigné de leurs expériences avec les contrôles routiers « de routine » de la police

Onze des témoins qui ont déposé avaient été arrêtés en vertu des pouvoirs contestés de la police. Tous s'identifient comme noirs. Beaucoup d'entre eux ont déclaré avoir été arrêtés pour des contrôles "de routine" à de nombreuses reprises, dans certains cas dix ou plus depuis qu'ils avaient obtenu leur permis. Deux autres témoins ordinaires comprenaient l'épouse de l'une des victimes, qui a témoigné des torts que son mari avait causés à leur famille, et un leader communautaire de Repentigny, qui a parlé des défis liés au profilage racial dans cette communauté. 

Bien que dans certains cas les interpellations aient été brèves, dans tous les cas, les interactions des individus avec la police ont constitué une atteinte grave à leurs droits constitutionnels. Les témoins ont utilisé des termes comme « déshumanisant » et « humiliant » pour décrire les effets de ces arrêts. Dans certains cas, ces expériences ont été sources de traumatismes durables. Dans plusieurs cas, des enfants étaient présents et ont vu la police détenir leurs parents. Plusieurs de ces interpellations « de routine » se sont intensifiées et les personnes ont été menacées par la police, perquisitionnées illégalement et arrêtées illégalement. Certains témoins ont porté plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière ou de la Commission des droits de la personne. D'autres ne l'ont pas fait, estimant que cela n'en valait pas la peine ou qu'on ne les croirait pas. 

Plusieurs des témoins, en plus d'avoir été arrêtés en vertu des pouvoirs contestés, sont également impliqués dans leurs communautés en tant qu'organisateurs et dirigeants. Ces personnes ont témoigné des effets du profilage racial dans leurs communautés de façon plus générale, notamment à Côte-des-Neiges, Petite-Bourgogne et Repentigny. 

  • Marc-André Dowd, ancien commissaire à la déontologie policière, a été appelé à témoigner au sujet de la déontologie et de la discipline policières et du processus de plainte.
  • La Cour a entendu quatre témoins experts

Trois d'entre eux ont été appelés par l'ACLC ou le demandeur. Massimiliano Mulone a fourni des éléments de preuve concernant l'étendue du profilage racial, les pratiques policières et les disparités dans le traitement de certains groupes. Marie-Eve Sylvestre a témoigné sur la notion de profilage racial, notamment dans le cadre de contrôles et d'interceptions policières. Robert Wright a expliqué les conséquences psychologiques, sociales et personnelles subies par les personnes racialisées et leurs communautés à la suite d'interactions aléatoires, arbitraires ou autrement injustifiées avec des policiers. 

Douglas Beirness, un expert mandaté par le procureur général du Québec, a témoigné sur le dépistage obligatoire de l'alcool, son utilité et son efficacité, et diverses expériences de dépistage obligatoire de l'alcool dans d'autres pays. 

  • Le procureur général du Québec a jusqu'à présent fait comparaître six témoins non experts
    • Un représentant de la Sûreté du Québec concernant les efforts entrepris pour lutter contre le profilage racial 
    • Un représentant du Service de Police de la Ville de Montréal sur les efforts entrepris pour lutter contre le profilage racial 
    • Un témoin qui a témoigné au sujet du Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ), la base de données de la police provinciale 
    • Un témoin de la Société de l'assurance automobile du Québec (l'organisme qui administre le régime public d'assurance automobile du Québec) qui a fourni des statistiques sur la sécurité routière 
    • Un témoin de l'École nationale de police du Québec sur la formation offerte aux policiers du Québec 
    • Un témoin de la Sûreté du Québec concernant les statistiques de sécurité routière
  • Plus de preuves et d'arguments cette semaine et la semaine prochaine – et puis l'attente d'une décision 

Cette semaine, la Cour entendra quelques derniers témoins : un témoin du ministère de la Sécurité publique du Québec, qui devrait parler des pratiques policières, y compris les interpellations routières et de rue; et des représentants des services de police de Laval et de Longueuil sur les efforts entrepris pour lutter contre le profilage racial. 

La semaine du 4 juillete à 7e – la dernière semaine du procès – est réservée aux plaidoiries. Nous nous attendons à ce qu'une décision soit rendue au début de novembre, car le juge Yergeau prendra sa retraite obligatoire à ce moment-là. 

Le procès, qui se déroule dans la salle d'audience 16.05 du Palais de justice de Montréal, peut être visionné en ligne via Microsoft Teams. La procédure commence à 9h HNE chaque jour - vous pouvez trouver le lien sur ce document. 

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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