Refuser de brûler une source confidentielle est une marque d'intégrité journalistique. Mais la loi canadienne protège-t-elle la confidentialité du journalisme? C'est ce que nous avons plaidé devant la Cour suprême du Canada aujourd'hui.
L'ACLC est aujourd'hui devant la Cour suprême du Canada pour intervenir dans une affaire portant sur l'importance de protéger les sources confidentielles des journalistes. Dans Denis v Côte, la Cour suprême aura sa première occasion d'interpréter la Loi sur la protection des sources journalistiques (JSPA), législation qui a apporté des changements importants aux règles de preuve en reconnaissance du rôle vital que jouent les sources confidentielles dans la fonction de collecte d'informations des médias.
L'affaire découle d'un procès criminel au Québec. M. Côté, l'accusé, a allégué que certains documents et informations découlant d'une enquête policière ont été délibérément divulgués par des agents de l'État à une journaliste, Mme Denis. Il a soutenu qu'il s'agissait d'un abus de procédure et que les accusations criminelles portées contre lui devraient être suspendues. À l'appui de sa requête, il a cherché à contraindre Mme Denis à témoigner et à fournir l'identité de sa source. Bien que sa requête ait été initialement rejetée, une décision subséquente a obligé Mme Denis à identifier sa source, et l'affaire est maintenant devant la CSC.
L'ACLC a été impliquée dans de nombreuses affaires portant sur le rôle des médias et l'importance des sources confidentielles. Nous sommes intervenus dans l'affaire pour aider la Cour à élaborer les principes qui devraient s'appliquer lorsque des requêtes en divulgation de sources sont présentées en vertu du nouveau régime législatif établi par la JSPA. Notre objectif est de veiller à ce que la loi soit interprétée d'une manière qui favorise la liberté de la presse - ce qui ne peut être fait que si les journalistes disposent d'une protection adéquate pour les sources confidentielles. L'ACLC soutient que la présomption contre la divulgation d'une source confidentielle ne peut être surmontée que lorsqu'il n'existe aucun autre moyen raisonnable d'obtenir les informations pertinentes et lorsque l'intérêt public de la divulgation l'emporte clairement sur l'intérêt public de la non-divulgation. Essentiellement, la divulgation d'une source confidentielle doit être à la fois nécessaire et proportionnée à la lumière des intérêts en jeu. Nous encourageons également la Cour à reconnaître que lorsque la divulgation est ordonnée, une telle ordonnance devrait être assortie de conditions afin de garantir qu'elle porte le moins Charte droits protégés.
Nous sommes reconnaissants envers le professeur Jamie Cameron de la Osgoode Hall Law School et Chris Bredt, Pierre Gemson et Veronica Sjolin de BLG qui représentent l'ACLC dans le dossier pro bono.
À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles
L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.
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