Les médecins de l'Ontario ne seront pas tenus de pratiquer personnellement des avortements, une aide médicale à mourir ou d'autres services de santé si le refus est fondé sur les croyances religieuses des médecins – mais ils doivent fournir une référence efficace.
Cette décision rendue aujourd'hui par la Cour d'appel de l'Ontario représente une victoire importante pour les droits des patients qui ont besoin de soins de santé reproductive, le droit de mourir dans la dignité et d'autres services médicaux stigmatisés. L'exigence d'aiguillage efficace stipule que les médecins qui refusent un service à un patient doivent, de bonne foi, s'assurer que leur patient est dirigé vers un « médecin disponible et accessible sans objection ».
Mais cela devient encore plus facile que cela. Les médecins n'ont pas à fournir eux-mêmes la référence. Tout ce qu'ils doivent faire est de nommer quelqu'un dans leur bureau qui peut le faire, et tout ce que cette personne a à faire est de trouver une agence (et il en existe maintenant une en Ontario) qui peut trouver le service de santé pour le patient. Cette exigence d'« aiguillage efficace » fait partie de deux politiques de l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario. Et c'est cette exigence qui a été confirmée par la Cour d'appel de l'Ontario aujourd'hui. L'ACLC était intervenue dans l'affaire plaidant pour les droits des patients de la Charte, et elle se félicite de cette décision.
L'ACLC avait soutenu que même si les droits garantis par la Charte des deux parties étaient impliqués, les politiques atteignaient le juste équilibre en garantissant que les services médicaux importants protégés par la Charte étaient accessibles aux patients. Certains médecins religieux s'étaient opposés à l'exigence d'une référence effective, affirmant qu'à leur avis, une référence effective les rendrait complices et complices d'actes qui violent leurs croyances religieuses. Le Collège des médecins et chirurgiens ainsi que plusieurs intervenants, dont l'ACLC, ont soutenu que les politiques établissent un équilibre raisonnable entre la liberté de religion des médecins et le droit des patients d'accéder aux services médicaux. La Cour a convenu, notant la vulnérabilité de nombreux patients, la nature très sensible de certains services médicaux - tels que l'avortement, le contrôle des naissances, les services liés à la transition pour les patients transgenres tels que la chirurgie de changement de sexe et l'aide médicale à mourir - et la stigmatisation historique associés à ceux-ci. Tout cela peut rendre particulièrement difficile l'accès à ces services pour les groupes vulnérables tels que les femmes et les filles enceintes, les patients ayant des difficultés financières, sociales, éducatives, géographiques et autres. Ainsi, sans une exigence de référence efficace, les patients peuvent ne pas du tout être en mesure d'accéder à ces services de santé. Selon l'ACLC, cela constituerait une grave violation de leur droit fondamental à la dignité humaine, à l'autonomie personnelle et à la vie privée.
La décision d'aujourd'hui reconnaît le rôle important que jouent les médecins dans la vie de leurs patients, en particulier ceux qui sont vulnérables. La règle normale, lorsque les médecins sont confrontés à des questions éthiques difficiles, exige que les médecins fassent passer les intérêts de leurs patients en premier. Les politiques, cependant, n'obligent pas les médecins à fournir personnellement les soins de santé dont leurs patients ont besoin. C'est déjà un compromis important des intérêts des patients. En conséquence, la Cour a jugé qu'exiger un compromis des médecins qui refusent ces services, en leur demandant de fournir une référence efficace (ce qu'ils peuvent faire par l'intermédiaire d'un tiers et d'une agence), établit un équilibre raisonnable entre les intérêts des médecins et les patients.
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