Cette semaine, l'ACLC comparaît devant la Cour suprême du Canada pour défendre une protection solide de la confidentialité des informations et pour souligner la nécessité d'un droit pénal fondé sur des preuves solides - et non sur la spéculation et la stigmatisation.
L'affaire, Ndhlovu contre la reine, constitue une contestation constitutionnelle des dispositions qui exigent l'inscription obligatoire et la déclaration à vie en vertu de la Loi sur l'enregistrement des renseignements sur les délinquants sexuels (SOIRA). En 2011, les juges ont été privés de leur pouvoir discrétionnaire de décider s'il n'est pas nécessaire d'exiger que quelqu'un s'enregistre et signale, dans des situations où l'individu présente peu de risques de récidive. De plus, les individus sont automatiquement soumis à l'enregistrement à vie de la SOIRA s'ils sont reconnus coupables de plus d'une infraction désignée - encore une fois, indépendamment du fait qu'un juge conclue qu'ils présentent un risque de récidive.
Devant la Cour suprême, l'ACLC plaidera pour une compréhension complète de la confidentialité des informations. Le régime SOIRA exige que les individus fournissent à l'État des informations à jour sur l'endroit où ils vivent, travaillent, font du bénévolat et voyagent - de manière continue, parfois à vie. S'ils voyagent n'importe où pendant sept jours consécutifs, ils doivent signaler leurs projets de voyage et leur destination. Ils sont également soumis à des visites de police en personne et sans préavis chaque année pour vérifier leur adresse. Contrairement aux arguments avancés par d'autres parties dans Ndhlovu, l'ACLC soutiendra que fournir à l'État des informations aussi détaillées sur sa vie quotidienne n'est pas simplement un inconvénient mineur. Le fait d'être soumis à une surveillance étendue et à long terme de l'État engage carrément le droit à la vie privée de l'individu en vertu de l'article 7 de la Charte.
L'ACLC demandera également à la Cour suprême de se concentrer sur des preuves solides - et non sur des stéréotypes non fondés sur le comportement criminel - dans son analyse constitutionnelle. Dans Ndhlovu, le tribunal de première instance a été saisi de preuves sur le risque, la récidive et l'efficacité du régime SOIRA dans la prévention et la résolution des crimes. La Cour suprême doit examiner attentivement ces éléments de preuve lorsqu'elle évalue si des restrictions générales et obligatoires à Charte les droits sont justifiés.
Pour en savoir plus, lisez notre mémoire devant la Cour suprême. L'ACLC est habilement représentée par Christine Mainville et Carly Peddle de Henein Hutchison LLP.
Par : Laure Berger
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