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Le vendredi 8 avril, la Cour suprême a rendu sa décision dans R v Escaliers, une affaire portant sur le pouvoir de la police d'effectuer une perquisition sans mandat dans une maison après l'arrestation d'une personne.

L'ACLC est intervenue dans l'affaire pour faire valoir que la police doit avoir des motifs raisonnables et probables pour fouiller le domicile d'une personne accessoirement à son arrestation. A notre avis, laChartedevrait autoriser les perquisitions d'un domicile en cas d'incident d'arrestation dans deux circonstances précises : les risques imminents pour la sécurité des agents et les risques imminents de destruction d'éléments de preuve. L'étendue de la perquisition d'un domicile accessoire à l'arrestation doit être limitée par le but pour lequel elle est entreprise; c'est-à-dire uniquement dans la mesure nécessaire pour assurer la sécurité des agents ou la préservation des preuves.

La décision de la Cour suprême a reconnu que les intérêts de la vie privée dans un domicile exigent des contrôles plus stricts sur les fouilles après arrestation dans ces contextes, et qu'une norme plus stricte était requise pour les fouilles accessoires aux arrestations qui ont eu lieu dans les domiciles. Cependant, toutes les protections que nous avions préconisées n'ont pas été intégrées dans la décision de la majorité. Plus précisément, l'exigence d'imminence n'a pas été incorporée dans la décision de la majorité, bien qu'elle ait été un élément saillant des motifs de dissidence.

Une perquisition sans mandat est présumée déraisonnable et inconstitutionnelle. Bien qu'il y ait des exceptions à cette règle, l'ACLC croit que les cas où la police a le pouvoir de fouiller sans autorisation judiciaire restent tout simplement exceptionnels. Dans cette affaire, la police avait arrêté et menotté l'accusé avant de perquisitionner la maison. Ils n'avaient aucune raison particulière de penser que leur sécurité était menacée. Ils ont quand même fouillé la maison.

Les particuliers ont une attente élevée en matière d'intimité dans leur logement. Donner à la police le pouvoir de fouiller le domicile d'une personne, sans mandat, sur la base d'un vague problème de sécurité, soulève d'importantes préoccupations en matière de protection de la vie privée. Comme l'a déclaré la dissidence à la Cour d'appel, permettre à la police de fouiller dans un cas comme celui-ci "a le potentiel de fournir à la police une large licence pour entreprendre des perquisitions sans mandat".

Nous suivrons l'application de cette affaire pour voir comment la norme est interprétée par les tribunaux et si elle limite de manière significative les perquisitions sans mandat au domicile des personnes.

Un grand merci à nos avocats pro bono, Anil K. Kapoor et Victoria M. Cichalewska, pour avoir représenté l'ACLC dans cette affaire.

  • Vous pouvez lire le mémoire de l'ACLC dans l'appel ICI.
  • Lire la décision de la Cour suprême du Canada ICI.
  • Plus d'informations sur cette affaire sont disponibles ICI.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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