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Le 14 octobre 2022, la Cour suprême du Canada a rendu sa décision dans R c Tessier, une affaire portant sur la «règle des aveux». C'est une décision décevante qui témoigne de l'importance des protections pour les personnes qui interagissent avec la police, mais qui finalement ne fournit pas de garanties significatives.

La règle des confessions est une garantie essentielle dans un procès pénal. Elle exige que le ministère public prouve, hors de tout doute raisonnable, que les déclarations d'un accusé à la police étaient volontaires. C'est une garantie contre les aveux forcés et renforce le droit constitutionnel fondamental des individus au silence.

L'ACLC avait fait valoir que, pour qu'une déclaration soit vraiment volontaire, une personne devait être en mesure de faire un choix significatif quant à savoir si elle voulait ou non parler à la police. Et un choix non informé ou mal informé n'a pas de sens. Les personnes interrogées par la police doivent savoir qu'elles peuvent choisir de parler ou non à ce moment-là. Ils doivent également savoir quelles pourraient être les conséquences du choix de parler. En bref, ils ont besoin de la mise en garde standard de la police concernant le droit de garder le silence et que tout ce qu'ils disent pourrait être utilisé comme preuve contre eux. À notre avis, l'absence d'une mise en garde policière lors d'interactions initiées par la police devrait signifier qu'une déclaration est présumée involontaire. Le ministère public devrait alors avoir le fardeau de démontrer que l'accusé a néanmoins compris qu'il n'avait pas à répondre aux questions de la police et que ses déclarations pourraient être utilisées par la poursuite à son détriment.

La majorité de la Cour suprême a décidé que, lorsque la police interroge des suspects qui ne sont pas détenus, l'absence d'avertissement de la police constitue « à première vue preuve que le suspect s'est vu injustement refuser le choix de parler à la police ». Mais il a également statué que "si la Couronne peut prouver que le suspect a maintenu sa capacité d'exercer son libre choix parce qu'il n'y avait aucun signe de menaces ou d'incitations, d'oppression, de manque d'esprit opérationnel ou de tromperie policière, cela suffira pour libérer le Le fardeau de la Couronne que la déclaration était volontaire et enlever la tache causée par le défaut de donner une mise en garde. » C'est une barre basse, qui laisse amplement de place à la police pour interroger les suspects sans leur donner même les informations les plus élémentaires sur leurs droits pendant l'interaction.

Lire les observations de l'ACLC dans l'affaire ICI.

Lire la décision de la CSC ICI.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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