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Le Premier ministre et le Cabinet entendaient bien légaliser le cannabis en 2018. Aucun doute là-dessus. Mais la vérité est que son ministre de la Justice a re-criminalisé le pot, au point où je m'attends à plus, pas moins, d'accusations criminelles liées au cannabis, après la "légalisation". Comme je l'ai soumis à un comité sénatorial cette semaine, le projet de loi pose un champ de mines de criminalité qu'il vaut mieux éviter sans un peloton d'avocats. Le Parlement légalise l'industrie du cannabis, mais pas la substance ni son utilisation.

Le ministère de la Justice sont des experts en droit pénal. Codes, poursuites, processus, sanctions, tribunaux pénaux, limites constitutionnelles. J'ai eu une bonne idée d'eux, aux niveaux provincial et fédéral, en tant que procureur général de l'Ontario pendant quatre ans et porte-parole de l'opposition en matière de justice pendant quatre autres. Ces bons professionnels sont moins compétents en matière de gestion de projet, de technologie ou de tout ce qui n'appartient pas à la salle d'audience.

Vous ne voudriez pas qu'ils organisent un échange Secret Santa/Hanoucca. Il y aurait beaucoup, beaucoup, beaucoup de règles, des disqualifications, des sanctions inapplicables et un processus byzantin pour tout résoudre. Demandez au ministère de la Justice de gérer la légalisation du pot et vous obtenez le projet de loi C45.

Pendant ce temps, les Canadiens imaginent que le cannabis sera bientôt légal. Légal comme le café ou la vodka ou les orchidées. Leeeegal. Cependant, sous ce doozie du DOJ, la porte d'entrée de votre humble demeure peut être séparée de ses gonds, par une escouade fédérale-provinciale des vices (Project Leaf Blower !!), sans mandat, s'ils pensent qu'une perquisition sans mandat est urgente.

Urgent? Pouvoirs de perquisition et de saisie pour la police? Cela ne ressemble pas à une substance légale. Pire encore, votre maison, votre ferme et tout le matériel agricole seront confisqués par l'État, tout comme les anciennes installations de culture illégales ou un laboratoire de méthamphétamine contemporain – en tant que produit du crime, en cas de condamnation. Et il existe de nouvelles peines maximales plus punitives et totalement disproportionnées pour les infractions au projet de loi C45. Je ne connais aucune peine de prison de 14 ans résultant de la distribution de Smirnoff, sans parler d'orchidées.

Quoi qu'il en soit, la légalisation a lancé une belle amitié entre le capitalisme cannabique, les capitaines de police à la retraite et les trésors publics. Le vilain ventre du projet de loi, cependant, est le pouce ferme sous lequel l'État les maintient à la ferme, comme on dit. Les ex-détenus et les toxicomanes ne trouvent aucun soulagement dans ce projet de loi, qui récompense jusqu'ici les opposants à la légalisation avec des richesses accumulées sur leurs pensions de contribuables, mais rien, rien, rien en termes de nouvelles opportunités juridiques ou économiques pour les personnes punies par la prohibition du cannabis à ce jour.

Ceux qui étaient auparavant punis pour trafic et possession de cannabis ne remplissent pas les salles de réunion de l'industrie du cannabis. Ils ne peuvent même pas obtenir un emploi dans les entreprises, car les personnes ayant un casier judiciaire sont pratiquement condamnées à une vie de chômage en dehors du marché du travail à bas salaire (et même là, c'est une lutte acharnée pour trouver des employeurs ouverts aux candidats condamnés). Nous savons que grâce à l'excellent travail accompli par le rapport 2018 de la John Howard Society Ontario, Fardeau invisible.

Donc, à moins que vous n'ayez un cabinet d'avocats spécialisé dans la numérotation abrégée, vous devriez attendre. Attendez avant même de penser à cultiver le vôtre ou à ouvrir une petite boutique de savon et de souvenirs au cannabis. Attendez de nombreuses lunes après que le projet de loi devienne loi du Canada, après que de nombreux avis juridiques aient proliféré publiquement, après que votre province ait légiféré et que les règlements fédéraux soient finalement promulgués. Avertissement de cannabis emptor à l'infini.

Michael Bryant est le directeur général de l'Association canadienne des libertés civiles.

L'ACLC AU SÉNAT :

Mercredi 18 avril 2018 à 16h15
Pièce 257, Édifice de l'Est
L'objet de ces éléments contenus dans les parties 1, 2, 8, 9 et 14 du projet de loi C-45, la Loi sur le cannabis
Plus d'informations ici.
Webdiffusion vidéo ici.

L'ACLC DANS LES ACTUALITÉS :

Le Quotidien de l'Avocat : La loi d'Ottawa sur la légalisation du cannabis exposera les Canadiens à un « nouveau champ de mines » de criminalisation : CCLA

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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