Le partage restreint d'informations à des fins de sécurité nationale entre les agences et les ministères gouvernementaux a toujours eu lieu, et il a toujours été nécessaire de s'assurer que les bonnes personnes disposent des bonnes informations, mais cela ne devrait se produire que lorsque cela est nécessaire, et devrait toujours être fait avec les protections et garanties de la vie privée. Les individus sont obligés de fournir à leur gouvernement des quantités importantes de données en tant que sous-produit général de la vie quotidienne, et ne devraient pas avoir à le faire de peur que les informations ne soient ensuite utilisées contre eux par leur gouvernement. Le projet de loi C-59 fait un petit pas vers la limitation du partage excessif et largement irresponsable autorisé dans le projet de loi C-51, mais doit aller plus loin pour garantir que tout partage est juste, proportionné et tient dûment compte de la vie privée.
Lorsque le projet de loi C-51 a introduit le nouveau Loi sur l'échange de renseignements sur la sécurité du Canada, il a considérablement élargi les conditions dans lesquelles 111 ministères et organismes gouvernementaux pouvaient divulguer des informations à 17 organismes différents ayant des fonctions de sécurité nationale (vois ici pour plus d'informations sur ces changements). L'ACLC s'est élevée contre la portée du partage (et la définition trop large de la « sécurité » qui a guidé cette portée) ; le manque de garanties, y compris la protection de la vie privée, et le manque de surveillance dans cette loi. Nous avons également inclus bon nombre de ces problèmes dans notre contestation constitutionnelle.
Le projet de loi C-59 modifie le concept de partage d'informations en divulgation d'informations—une distinction visant à souligner qu'aucune nouvelle information n'est recueillie par le gouvernement, mais que l'information précédemment détenue est divulguée à des fins de sécurité. Les nouvelles réformes visent à assurer une certaine protection de la vie privée en limitant la divulgation de renseignements personnels aux cas qui sont « raisonnablement nécessaires » à des fins de sécurité. Il essaie également de fournir une définition plus contenue et raisonnable de la « sécurité » et d'ajouter une certaine surveillance qui, selon l'ACLC, était absente du projet de loi C-51. Cependant, les réformes ne font pas assez pour limiter la quantité d'informations pouvant être transmises aux agences de sécurité, ce qui ne devrait se produire qu'exceptionnellement. De plus, les modifications proposées à ce qui constitue des « activités qui compromettent la sécurité du Canada » (le « déclencheur » pour le partage d'informations en premier lieu) ne font rien pour dissiper la conviction de l'ACLC que cette disposition reste trop générale.
Tout aussi problématique, l'exemption durement gagnée pour le plaidoyer, la protestation, la dissidence ou l'expression artistique est édulcorée par l'ajout de la phrase « à moins qu'elle ne soit exercée en conjonction avec une activité qui compromet la sécurité du Canada ». Étant donné que l'une des activités susceptibles de nuire à la sécurité implique une interférence avec les infrastructures, les manifestants anti-pipeline sont-ils toujours sujets à la divulgation d'informations ? Un site Web documentant les violations des droits humains d'un allié canadien affecterait-il la sécurité d'un autre État et justifierait-il donc le partage d'informations sur le créateur du site avec un gouvernement étranger ? Tel que C-59 est actuellement libellé, ces exemples sont des cas de protestation et de plaidoyer qui pourraient entrer dans la définition large d'une activité « qui compromet la sécurité du Canada ». En d'autres termes, le Loi sur la divulgation de la sécurité du Canada (SCIDA) est encore trop large et continue de menacer une participation démocratique significative et vitale.
Que nous l'appelions partage ou divulgation, il reste encore du travail à faire pour s'assurer que nous parvenons à un régime qui favorise la sécurité tout en protégeant les droits.
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