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19 septembre 2017 — Aujourd'hui, 40 organisations et individus de toute la société civile canadienne ont adressé une lettre conjointe à l'hon. le ministre Ralph Goodale, l'hon. la ministre Jody Wilson-Raybould et l'hon. le ministre Ahmed Hussen qui expose les principales préoccupations concernant le projet de loi C-59, Loi sur des questions de sécurité nationale. Le projet de loi C-59 apporte des améliorations significatives et nécessaires au régime de sécurité nationale du Canada, mais il ne parvient pas à renverser l'héritage de son prédécesseur impopulaire, le projet de loi C-51, et introduit de nouveaux problèmes graves. Il ne parvient pas précisément à atténuer l'impact discriminatoire que les activités de sécurité nationale continuent d'avoir sur les minorités vulnérables, ce qui a dans le passé inclus des comportements qui ont contribué à la torture de Canadiens.

Les signataires partagent tous la préoccupation que, malgré le message clairement délivré par les Canadiens lors de la vaste consultation publique du gouvernement fédéral sur la sécurité nationale, les droits et libertés garantis dans le Charte ne sont toujours pas à leur place, au cœur du cadre de sécurité nationale du Canada.

« Toutes les lois canadiennes doivent être conformes à la Charte. Le projet de loi C-59 fait plus d'efforts que son prédécesseur, mais ne parvient pas à corriger certains des éléments inconstitutionnels de l'ACLC contestés dans notre contestation du projet de loi C-51. Fait troublant, C-59 permet également aux agences de renseignement de se livrer à des comportements qui menacent la liberté d'expression, la liberté d'association, la vie privée et la sécurité publique. Le gouvernement a fait un premier pas, mais il en faut beaucoup plus. Le Canada doit bien faire les choses en matière de sécurité nationale.

– Cara Zwibel, avocate générale par intérim, Association canadienne des libertés civiles (ACLC)

Le projet de loi C-59 apporte certaines améliorations à notre cadre de sécurité nationale, tout en renversant certains, mais certainement pas tous, des excès de l'ancien projet de loi C-51. Il crée de nouveaux organes importants pour examiner et contrôler les activités de sécurité nationale ; introduit une nouvelle loi détaillée et explicite pour l'agence de renseignement électromagnétique du Canada, le CST; ajoute de nouvelles protections pour les droits des jeunes impliqués dans des infractions liées au terrorisme ; et réforme les infractions de discours terroristes introduites par le projet de loi C-51.

Cependant, les signataires identifient également un certain nombre de questions préoccupantes concernant des aspects spécifiques du projet de loi C-59 qui nécessitent une attention critique et des changements significatifs, notamment :

  • Le nouvellement renommé Loi sur la divulgation de renseignements relatifs à la sécurité du Canada permet encore à beaucoup trop d'informations de circuler entre trop de départements – et pour des objectifs concernant ;
  • La liste d'interdiction de vol manque toujours d'une procédure régulière adéquate; tandis que les mécanismes de recours proposés ne sont toujours pas financés ;
  • Le projet de loi C-59 n'annule pas le seuil bas pour les obligations de ne pas troubler l'ordre public établi dans le projet de loi C-51;
  • Les pouvoirs de détention préventive introduits en 2001 restent profondément problématiques ;
  • Bien que le projet de loi C-59 limite dans une certaine mesure le risque d'abus des pouvoirs de perturbation du SCRS, le gouvernement n'a pas encore démontré la nécessité ou la constitutionnalité de ces pouvoirs;
  • Les agences de contrôle nouvellement créées manquent des garanties nécessaires pour assurer leur efficacité ;
  • Le risque général que nos activités de sécurité contribuent à nouveau à la torture demeure ;
  • Le projet de loi introduit des pouvoirs de piratage offensif (opérations cybernétiques « actives ») sans justification de leur nécessité, ou des mesures pour prévenir adéquatement les abus ;
  • Le projet de loi C-51 avait érodé les garanties d'une procédure régulière dans les procédures relatives aux certificats de sécurité, ce que le projet de loi C-59 ne renverse pas; et
  • Le projet de loi C-59 légitime les conduites troublantes, y compris la surveillance de masse et l'exploration de données à grande échelle par les agences de renseignement canadiennes.

La lettre, qui expose ces questions et d'autres plus en détail, peut être consultée ici en anglais et ici en français.

Contacts:
Cara Zwibel, avocate générale par intérim
Association canadienne des libertés civiles
416-363-0321 poste 255

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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