Il est triste à quel point Statistique Canada a bâclé ses initiative d'acquisition de données financières. Ils accomplissent un travail extrêmement important pour le Canada, recueillant, compilant et rendant compte des données dont les gouvernements ont besoin pour prendre des décisions éclairées. Ils ont une solide réputation de bien faire ce travail.
Quand le gouvernement Harper annulé le formulaire long obligatoire du recensement, il y a eu un soulèvement du soutien public de la part de nombreuses personnes et groupes au Canada, y compris l'ACLC. Cette bonne volonté s'est attardée dans notre conscience collective. Il est donc malheureux que l'agence ait gaspillé ce capital social avec la proposition actuelle de collecter des dossiers initialement identifiables (bien qu'ultimement anonymisés) concernant un demi-million de ménages canadiens sans avoir l'intention de demander le consentement ou de fournir un avis.
Pour ce faire, ils s'appuient sur l'autorité du Loi sur la statistique, écrit à l'ère des dossiers et des chemises papier, pour exiger des informations de tiers, et sur une interprétation de l'article 7(3)(c.1) dans LPRPDE, notre loi sur la protection de la vie privée du secteur privé qui permet aux entreprises de divulguer des informations sans préavis ni consentement de la personne à une institution gouvernementale afin d'appliquer une loi.
Mais à en juger par le tollé général, c'est l'un de ces moments où ce qui est légal et ce qui est juste ou juste ne ressemble pas exactement à la même chose.
Les informations financières sont profondément sensibles et profondément personnelles. C'est aussi très révélateur des détails intimes de nos activités quotidiennes - où nous dépensons notre argent reflète nos besoins, nos priorités et nos frivolités. Et il existe de fortes normes sociales concernant l'argent. Bien que nous demandions régulièrement à de nouveaux amis ce qu'ils font, la plupart d'entre nous ne leur demanderaient jamais combien d'argent cela rapporte. Lorsqu'un collègue achète une nouvelle maison, nous pouvons demander dans quel quartier elle se trouve ou combien de chambres elle a, mais probablement pas. combien elle l'a payé.
Rien de tout cela ne signifie que nous n'avons pas besoin d'informations précises, détaillées et fiables sur le revenu des gens ou sur la façon dont ils le dépensent pour élaborer une politique publique fondée sur des données probantes. Nous faisons. Et nous avons clairement besoin d'un moyen de collecter ces informations en quantité et qualité suffisantes pour faire les analyses nécessaires. Jusqu'à présent, StatsCan le faisait au moyen d'enquêtes volontaires. Les Sondage sur la sécurité financière 2016 a demandé à 20 000 participants potentiels de fournir volontairement des informations sur leurs revenus et leurs habitudes de dépenses. Statistique Canada soutient que la participation à de telles enquêtes devient trop faible pour obtenir de bonnes données. Ce qu'ils n'expliquent pas, c'est pourquoi, si un groupe de participants potentiels de 20 000 était vraisemblablement adéquat (et de façon réaliste, le nombre qu'ils ont demandé a été gonflé pour tenir compte du fait que certaines personnes ne répondraient pas), pourquoi est-il proportionné de demander des données environ 500 000 ménages – ce qui signifie en réalité plus d'un million d'individus – maintenant ? Et si traditionnellement de telles données étaient collectées sur une base volontaire dans le passé, pourquoi est-il soudainement nécessaire de le faire sans consentement ? Remarque, nous ne demandons pas pourquoi ils préférer de le faire sans consentement, car c'est clair : du point de vue de la recherche, votre échantillon sera plus représentatif d'une population si les individus ne choisissent pas eux-mêmes pour participer. Ce que nous demandons, c'est pourquoi nécessaire?
Les mots nécessaire et proportionné sont importants. Lorsqu'on nous demande de renoncer au droit à la vie privée pour le bien public, le but de l'invasion doit être réellement nécessaire - pas seulement plus facile ou souhaité - et le degré d'invasion doit être proportionné aux avantages sociétaux que nous recevons. La réflexion sur les mégadonnées, qui est au cœur du projet de StatsCan, dit que plus c'est mieux. À des fins d'analyse, c'est probablement le cas. Mais qu'en est-il du point de vue des avantages sociaux, lorsque les intérêts de confidentialité des individus dans leurs informations bancaires sont pris en compte dans l'équation ? Même lorsque les informations seront finalement communiquées sous forme agrégée, elles seront également conservées, selon le évaluation de l'impact sur la vie privée dans des fichiers de microdonnées individuelles anonymes mais très détaillés qui peuvent relier les données financières à d'autres données démographiques détenues par StatsCan. Il existe également des préoccupations légitimes concernant la sécurité des données lorsqu'elles sont détenues par Services partagés Canada — n'oubliez pas que le le dernier statisticien en chef a démissionné lorsqu'il est forcé d'utiliser ce service de données. Au minimum, ce ne sont pas des risques que les gens devraient être obligés de prendre ; le consentement éclairé devrait être une exigence de base.
StatsCan a tiré pour les étoiles sur celui-ci. Nous devons les ramener sur terre, mais nous devons également nous rappeler qu'ici sur terre, nous avons toujours besoin de données solides pour créer une politique fondée sur des preuves. C'est devenu une question politique très chargée, qui ne va pas faciliter le débat mesuré dont nous avons tant besoin. Nous devons avoir une conversation publique dure mais essentielle sur le type de données vraiment nécessaires, en quelle quantité, et comment et auprès de qui elles peuvent être collectées de manière manifestement juste, respectueuse de la vie privée et sécurisée.
RESSOURCES
Nouvelles de CTV : La majorité des Canadiens s'opposent au plan de StatCan d'accéder aux données bancaires
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