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Honorable Blaine Higgs
Premier ministre du Nouveau-Brunswick
Édifice du centenaire
Case postale 6000
Fredericton, N.-B. E3B 5H1
Premier@gnb.ca

Honorable Hugh J. Flemming, cr
Ministre de la Justice et de la Sécurité publique
Gouvernement du Nouveau-Brunswick
Place de la chancellerie, étage 2
Case postale 6000
Fredericton, N.-B. E3B 5H1
Hugh.Flemming@gnb.ca

Objet : Restrictions de voyage provinciales

Cher premier ministre Higgs et ministre Flemming,

Je vous écris au nom de l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) concernant les restrictions de voyage en cours au Nouveau-Brunswick. À notre avis, les règles actuelles restreignent déraisonnablement les droits de mobilité garantis aux Canadiens par la Constitution. Votre gouvernement n'a pas, et ne peut probablement pas, démontrer que ces mesures sont légalement justifiées. Ils devraient être annulés.

Les restrictions de voyage provinciales actuelles empêchent tout Canadien d'entrer dans la province, à l'exception des résidents du Nouveau-Brunswick et des travailleurs essentiels, avec quelques exceptions limitées et étroites. Il s'agit d'un changement important par rapport aux règles qui étaient en place auparavant. Ces règles exigeaient que les personnes entrant dans la province s'enregistrent et s'isolent, mais elles n'interdisent généralement pas de grandes catégories de Canadiens de la province.

Nous comprenons que ces mesures visent à protéger la santé publique et à donner la priorité à la sécurité des résidents du Nouveau-Brunswick. Mais ces restrictions ont également des implications très importantes pour les personnes à l'intérieur et à l'extérieur de la province. L'ACLC a entendu des personnes qui cherchent à entrer dans la province pour des raisons impérieuses et qui sont prêtes à prendre les mesures de précaution recommandées par la santé publique. Dans un cas, une femme avec un parent âgé malade au Nouveau-Brunswick doit prendre des décisions sérieuses au sujet de ses soins futurs. Elle détient une procuration légale et a besoin de le voir – en personne – afin de faire des choix éclairés sur les soins dont il aura besoin à l'avenir. Elle a déjà reçu une dose de vaccin et est prête à se soumettre aux exigences de test et d'isolement dès son entrée dans la province. Quel objectif de santé publique peut-on atteindre en lui refusant, ou à d'autres comme elle, l'entrée ?

Dans un autre cas, un résident saisonnier qui est dans la province depuis des mois a dû choisir entre rester dans la province et renoncer ou retarder considérablement la vaccination, ou partir pour se faire vacciner dans sa province d'origine et se voir refuser indéfiniment le retour. Il est prêt à s'isoler et possède une résidence dans une zone peu peuplée pour le faire. Comment justifier une interdiction totale de son entrée ?

Nous notons également – avec une certaine ironie – que la province s'est associée à plusieurs agences de développement économique pour s'engager dans une campagne publique encourageant les Canadiens à déménager au Nouveau-Brunswick (www.liveforthemomentnb.ca). Le site Web dit aux visiteurs « Maintenant que vous pouvez travailler de n'importe où… votre meilleure vie est ici, au Nouveau-Brunswick. » Les personnes qui envisagent de s'installer dans la province sont autorisées à entrer en vertu des restrictions de voyage actuelles – bien qu'elles doivent vraisemblablement décider de déménager sans visiter la province au préalable pour prendre des dispositions. Si les tests et/ou l'auto-isolement sont une stratégie d'atténuation des risques suffisante pour ces personnes, pourquoi est-ce insuffisant pour les autres ?

La pandémie a certainement présenté aux gouvernements de tout le pays des défis sérieux et sans précédent. Mais les actions illégales et inconstitutionnelles ne peuvent pas et ne doivent pas être soutenues, de peur qu'elles ne deviennent des précédents sur lesquels les gouvernements cherchent de plus en plus à s'appuyer. La province a eu plus d'un an pour réfléchir à la meilleure façon de protéger la santé et la sécurité des résidents sans imposer de restrictions arbitraires et déraisonnables aux droits individuels. L'auto-isolement peut être associé à des exigences de test pour atténuer les risques. Exclure complètement les Canadiens de la province n'est ni nécessaire ni proportionné.

Nous croyons que les mesures que vous avez mises en place sont inconstitutionnelles et que vos décisions d'exclure certains Canadiens de la province seraient jugées déraisonnables par un tribunal. Nous vous invitons vivement à les inverser.

Nous attendons votre réponse rapide.

Sincèrement,
Cara Faith Zwibel
Directeur, Programme des libertés fondamentales

Vous pouvez également consulter une version PDF de la lettre ici.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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