10 décembre 2020
La Charte des droits aurait quelque chose à dire sur une loi obligeant les vaccinations, si une telle loi est née après le rapatriement de 1982 de notre constitution. Ce n'est pas le cas. Il existe des lois exigeant que les élèves des écoles publiques soient vaccinés, avec des exceptions pour des raisons médicales et religieuses/de conscience. Cependant, ce n'est pas la même chose que d'imposer l'inoculation. Cela n'exige pas non plus que les enfants transportent un document contenant leurs informations de santé privées afin d'accéder à leur classe.
Au moment d'écrire ces lignes, aucune loi n'a été proposée par un gouvernement fédéral, provincial ou territorial rendant obligatoire l'inoculation. Donc pas de loi, mais un intérêt massif pour une loi imaginaire. Au CCLA, nous recevons beaucoup d'invitations à spéculer sur une loi obligatoire sur les vaccins qui ne viendra probablement jamais. Nous prenons les droits de l'homme au sérieux, évitez donc généralement les hypothèses, et il y a suffisamment de violations réelles des libertés civiles pour nous occuper.
L'intérêt public massif est aujourd'hui compréhensible. Mais ceux qui occupent des postes de pouvoir et d'autorité aurait avoir raison de résister à la tentation de spéculer. Cette l'état de droit souffre de cette confusion. Spéculer sur une loi improbable sème la peur. Cela fait pour excellente radio de discussion, mais ne fait pas avancer la vérité sur les vaccins, le droit constitutionnel et le Canada. Cela n'a pas empêché les élus et les responsables de la santé publique de méditer tout haut sur les risques de refuser la vaccination. Cependant, ils le font à partir du podium, et non en tant que ministres du Cabinet dotés de pouvoirs de réglementation, ou en tant que législateurs. Cela aussi nuit à la primauté du droit, car les Canadiens se retrouvent se demandant si nous sommes une nation de lois ou de podiums ? (Notre Constitution dit que le Canada est le premier).
La dernière bombe du podium dépourvue de toute autorité légale vient de La ministre de la Santé de l'Ontario, Christine Elliott, a déclaré que les vaccins seraient volontaires, mais qu'il pourrait y avoir des restrictions sur les voyages ou d'autres activités qui pourraient survenir en raison de la non-vaccination. Le médecin hygiéniste en chef de l'Ontario a dit quelque chose de similaire la semaine dernière. C'est faux spéculation sur les libertés que l'inoculation pourrait vous offrir et sur ce qui pourrait vous être refusé si vous refusez la vaccination. Vraiment, moins on en dit sur le podium, mieux c'est. Laissez la loi parler.
Tous ces discours sont non seulement prématurés – ils banalisent et minimisent une importante question de droits à un moment où nos libertés sont déjà supprimées d'une manière auparavant inimaginable. Pour le moment, ce que l'on ne sait pas sur le vaccin pourrait remplir un annuaire téléphonique. Nous ne savons pas combien de personnes prendront volontairement un vaccin et nous ne savons pas combien d'entre nous doivent le prendre pour obtenir une immunité collective. Nous ne savons pas combien de temps cela sera efficace, précisément comment cela fonctionnera, ou combien notre pays ou province obtiendra.
Il y a de bonnes raisons de résister à l'envie de distribuer passeports de quasi-immunité. Pour commencer, nous ne savons pas si l'inoculation engendre l'immunisation. Même si nous faire l'hypothèse massive que tous ceux qui veulent se faire vacciner peuvent être immunisé, il y aura également des exceptions pour lesquelles un vaccin particulier peut être contraire à l'avis médical canonique. Ces exceptions ne devraient pas être maudites pour leur handicap.
La stigmatisation initiale du VIH/SIDA était une étude de cas tragique d'humiliation publique et de discrimination. Nous avons déjà vu la stigmatisation préjudiciable attachée aux personnes testées positives pour COVID. Ceux qui ont remis en question certaines des mesures de santé publique – et ceux qui, pour diverses raisons, ne sont pas en mesure de s'y conformer – sont également confrontés à de sévères critiques et à la marginalisation. La petite minorité de personnes qui ne peuvent pas porter de masque, par exemple, s'est non seulement vu refuser des services, mais aussi diffamée et diabolisée. À Terre-Neuve, une province qui a fermé ses « frontières » aux autres Canadiens, les habitants qui travaillent hors de la province sont humiliés et menacés sur les réseaux sociaux quand ils rentrent chez eux; certains suggèrent qu'ils ne devraient pas être autorisés à retourner dans leurs familles ou que leurs familles devraient être isolées avec eux.
La pandémie a mis en lumière les nantis et les démunis trop plusieurs façons. Les plus à–risque finir être les plus susceptibles d'être confrontés à de réels défis dans la mise en œuvre de la conseillé mesures de santé publique. Les personnes historiquement privées de leurs droits ont également tendance à subir les conséquences des commandements institutionnels ou tout simplement l'intimidation des puissants. On devrait chercher ni pour de nouvelles façons de diviser nous, ni intensification de la peur. On pourrait à la place approfondir sur la meilleure façon de atteindre les objectifs de santé publique tout en respectant la liberté et le choix personnels.
Michael Bryant et Cara Zwibel sont des avocats travaillant à l'Association canadienne des libertés civiles
À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles
L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.
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