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Comme tout le contenu de ce site Web, ce document n'est pas un avis juridique et est fourni uniquement à des fins d'information et d'éducation du public. Si vous êtes confronté à un problème juridique ou si vous avez une question concernant votre situation spécifique, vous devriez envisager de demander un avis juridique indépendant. Vous pouvez trouver une liste de cliniques juridiques et d'autres ressources pour vous aider ici.

L'ACLC est une organisation nationale qui travaille à protéger et à promouvoir les droits humains fondamentaux et les libertés civiles. Pour remplir ce mandat, l'ACLC se concentre sur les litiges, la réforme du droit, la défense des intérêts et l'éducation du public. Notre organisation n'est pas une clinique juridique. À ce titre, nous ne sommes généralement pas en mesure de fournir aux membres du public des conseils juridiques ou une représentation juridique directe. Cependant, nous essayons de fournir des informations juridiques générales et des références appropriées lorsque cela est possible. Pour toute question concernant ce document, envoyez un e-mail à publicenquiries [at] ccla [dot] org.

Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) : Que devez-vous savoir ?

Pour un PDF de ce document qui comprend des notes de bas de page et des citations des dispositions législatives pertinentes, cliquez ici : Renseignements généraux sur le SCRS – ACLC.

Que fait le SCRS?

Le SCRS est l'agence d'espionnage du Canada. Le SCRS recueille et analyse des renseignements et des renseignements de sécurité au Canada et dans le monde. Sa fonction principale est de conseiller le gouvernement canadien sur la sécurité nationale et les menaces à la sécurité du Canada. Les modifications proposées à la loi pourraient permettre au SCRS de « réduire » ces mêmes menaces à la sécurité du Canada en recourant à des techniques de perturbation.

Aux fins du SCRS, les activités qui constituent des « menaces à la sécurité du Canada » comprennent :

espionnage contre le Canada ou préjudiciable aux intérêts du Canada;

activité influencée par l'étranger qui est préjudiciable aux intérêts du Canada et est clandestine ou trompeuse ou comporte une menace pour toute personne;

violence grave dans le but d'atteindre un objectif politique, religieux ou idéologique ; et

activités qui mènent à la destruction ou au renversement par la violence du système de gouvernement du Canada.

Puis-je être arrêté ou détenu par un agent du SCRS?

Non, vous ne pouvez pas être arrêté par un agent du SCRS. Ils n'ont pas le pouvoir de vous arrêter, comme le font les policiers. Cependant, les modifications proposées à la loi peuvent permettre au SCRS de vous détenir et de vous interroger afin de « réduire » les menaces à la sécurité du Canada.

Dois-je répondre aux questions posées par un agent du SCRS?

Non, si vous ne voulez pas parler à un agent du SCRS, vous pouvez refuser de répondre aux questions. Il existe cependant une exception à cette règle : un ressortissant étranger faisant une demande en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés doit se présenter à une entrevue avec un agent du SCRS et répondre honnêtement à toutes les questions, à la demande d'un agent d'immigration. Un ressortissant étranger qui se présente à un entretien peut également devoir produire des preuves photographiques ou dactyloscopiques et se soumettre à un examen médical.  Nous vous conseillons fortement de consulter un avocat avant de parler à un membre du SCRS.

Que se passera-t-il si je ne réponds pas aux questions posées par un agent du SCRS?

Il est difficile de prédire exactement ce qui se passera si vous ne répondez pas aux questions posées par un agent du SCRS; cela dépendra des circonstances particulières. Cependant, si vous avez des interactions avec le SCRS, vous devriez envisager de documenter ce qui s'est passé et de demander un avis juridique indépendant.

Un agent du SCRS doit-il me dire qu'il travaille pour le SCRS?

Rien n'oblige clairement les agents du SCRS à déclarer qu'ils travaillent pour le SCRS. Comme le SCRS est une agence d'espionnage menant souvent des activités secrètes, le secret est intrinsèquement requis. De plus, le SCRS utilise des informateurs pour obtenir secrètement des informations. Ces informateurs n'ont manifestement pas à révéler qu'ils travaillent pour le SCRS, il va donc de soi que les agents du SCRS qui obtiennent directement des renseignements n'ont pas non plus à divulguer qu'ils travaillent pour le SCRS.

Si un agent de police ou de la GRC accompagne l'agent du SCRS, puis-je être arrêté ou détenu? Dois-je répondre à des questions ?

Si l'agent du SCRS est accompagné d'un policier ou d'un agent de la GRC, l'agent possède toujours ses pouvoirs de police normaux. Ainsi, vous pouvez être arrêté ou détenu par cet agent et emmené pour être interrogé. Dans un tel cas, vous avez le droit de garder le silence et de ne répondre à aucune question. Vous avez également le droit de demander immédiatement à parler à un avocat.

Le SCRS peut-il avoir une incidence sur mon statut d'immigrant ou ma demande de citoyenneté?

Le SCRS peut conseiller un ministre afin qu'il puisse exercer une fonction en vertu de la Loi sur la citoyenneté ou la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Ainsi, les informations fournies par le SCRS peuvent avoir un impact sur votre statut d'immigrant ou votre demande de citoyenneté.

Par exemple, le SCRS peut fournir des renseignements qui amènent le ministre à présenter un rapport selon lequel vous ne devriez pas obtenir la citoyenneté parce que vous vous livrerez à des activités qui constituent une menace pour la sécurité du Canada. Ce rapport sera examiné et pourrait vous empêcher d'obtenir la citoyenneté.

De plus, vous n'obtiendrez pas la citoyenneté ni ne prêterez le serment de citoyenneté pendant que vous faites l'objet d'une enquête par le SCRS pour certaines infractions en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre.

Le SCRS peut-il prendre mon téléphone portable ou mon ordinateur? Peuvent-ils accéder à mon téléphone portable ou à mon ordinateur ou surveiller ou intercepter mes activités sur ces appareils à mon insu ?

Non, à moins que le SCRS n'ait obtenu l'approbation du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile et un mandat délivré par un juge, il ne peut pas prendre votre téléphone cellulaire ou votre ordinateur ou utiliser des techniques intrusives pour accéder aux renseignements les concernant. Cependant, s'il obtient un mandat délivré par un juge, le SCRS peut intercepter toute communication ou obtenir tout renseignement, dossier, document ou objet. À cette fin, les agents du SCRS sont autorisés à :

(a) entrer dans un endroit ou ouvrir ou obtenir l'accès à toute chose ;

(b) rechercher, retirer ou retourner, ou examiner, prélever des extraits ou faire des copies ou enregistrer de toute autre manière les informations, enregistrements, documents ou choses ; ou

(c) pour installer, entretenir ou enlever quoi que ce soit.

Par conséquent, si un juge délivre un mandat, un agent du SCRS peut être en mesure de prendre votre téléphone portable ou votre ordinateur ou d'utiliser des techniques intrusives pour accéder aux informations les concernant. De plus, les modifications proposées à la loi peuvent signifier que le SCRS peut prendre de telles mesures sans mandat ni approbation, si cela ne contrevient pas à la Charte des droits et libertés.

Il est à noter que les modifications apportées à la Code criminel permettre aux fournisseurs de télécommunications de fournir volontairement un document contenant des informations sur un client. Cela pourrait aider à faire correspondre des appels téléphoniques ou une activité Internet spécifiques avec une certaine personne et aucun mandat ne serait nécessaire. Certains ont soutenu que les agents du SCRS pourraient utiliser ces modifications à la loi. Cependant, il existe de solides arguments juridiques contre ce point de vue. En fin de compte, les tribunaux auront le dernier mot sur le sujet.

Si le SCRS prend ou accède à mon téléphone portable ou à mon ordinateur ou surveille ou intercepte mes activités, puis-je savoir quelles informations ils ont obtenues ?

Bien que vous ayez le droit de demander l'accès à vos renseignements personnels détenus par le SCRS, celui-ci peut refuser de vous y donner accès. Le SCRS peut en outre refuser de confirmer ou de nier l'existence de l'information.

Si le SCRS refuse de vous donner accès à vos renseignements personnels ou refuse de confirmer ou de nier l'existence de ces renseignements, vous pouvez faire appel auprès du Commissaire à la protection de la vie privée du Canada, mais il n'a pas le pouvoir d'ordonner au SCRS de se conformer à votre demande.  Les particuliers peuvent également déposer une plainte auprès de la Commission canadienne de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSRS), qui a le pouvoir d'enquêter sur le SCRS et de faire des recommandations non contraignantes.

Le SCRS est-il autorisé à enquêter sur les groupes de protestation?

Le plaidoyer, la protestation ou la dissidence légitimes en eux-mêmes ne peuvent faire l'objet d'une enquête par le SCRS – ils sont expressément exclus des « menaces à la sécurité du Canada » sur lesquelles le SCRS est censé enquêter. Cependant, un groupe de protestation peut faire l'objet d'une enquête s'il proteste en conjonction avec l'une des menaces définies sur lesquelles le SCRS est censé enquêter (espionnage, activité étrangère préjudiciable au Canada, terrorisme ou destruction ou renversement violent du système de gouvernement du Canada).

Le SCRS peut-il recruter des sources humaines pour espionner ou fournir des informations sur moi, ma communauté ou un groupe dont je fais partie ?

Oui, le SCRS peut recruter des sources humaines et le fait pour obtenir des informations. Par exemple, le SCRS a des politiques spécifiques concernant l'utilisation de sources humaines sur les campus universitaires et a déjà utilisé de telles sources pour espionner des individus. Le SCRS a également utilisé des sources humaines pour espionner des membres de la communauté musulmane. Bien entendu, vous n'êtes pas obligé de collaborer ou de travailler en tant que source humaine pour le SCRS.

Le SCRS peut-il effectuer une surveillance à l'extérieur du Canada?

Le SCRS a déclaré avoir mené des opérations à l'extérieur du Canada, affirmant qu'il n'y avait aucune restriction quant à l'endroit où il pouvait recueillir des renseignements sur les menaces à la sécurité du Canada. Modifications proposées à la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité autorise expressément le SCRS à recueillir des renseignements à l'extérieur du Canada avec un mandat, même si cela est illégal dans l'autre pays.

La Cour d'appel fédérale a conclu que, bien qu'un mandat soit requis, le SCRS peut, directement ou indirectement, avec l'aide de services de renseignement étrangers, recourir à des méthodes d'enquête intrusives dans d'autres pays.

Que puis-je faire pour déposer une plainte contre le SCRS?

Vous pouvez vous plaindre de tout acte ou chose fait par le SCRS au directeur du SCRS. Si vous ne recevez pas de réponse du directeur dans les 30 jours ou si vous n'êtes pas satisfait de la réponse, vous pouvez porter plainte auprès du Comité canadien de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSRS), qui supervise le SCRS. Le CSARS enquêtera sur la plainte, à condition que vous ayez déjà déposé une plainte auprès du directeur et qu'il ne trouve pas votre plainte insignifiante, frivole, vexatoire ou faite de mauvaise foi.

Les informations dont vous avez besoin pour déposer une plainte sont décrites ICI.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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