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Le 20 mars 2018, plus d'un an après avoir entendu les plaidoiries en matière de Schmidt c. Procureur général du Canada, la Cour d'appel fédérale a rendu sa décision. La décision affirme que le Le ministre de la Justice n'a à faire rapport au Parlement que sur les incohérences entre un projet de loi et le Charte des droits et libertés lorsqu'il n'y a aucun argument crédible en faveur de l'adoption du projet de loi Charte test. Ce faible niveau pourrait expliquer pourquoi, au cours des 35 années qui se sont écoulées depuis l'avènement du Charte, pas un seul rapport n'a été fait.

L'ACLC est intervenue dans Schmidt, tant à la Cour fédérale qu'à la Cour d'appel fédérale, parce que nous croyons que le devoir de rapport du ministre de la Justice devrait viser à informer le Parlement, et les Canadiens ordinaires, de la mesure dans laquelle les projets de loi sont conformes aux Charte. La règle du constitutionnalisme dicte que le gouvernement a le devoir de rédiger une loi qui respecte les Charte. Selon la législation en cause en l'espèce, le ministre est tenu de faire rapport lorsque la législation proposée ne le fait pas.

Le procureur général a fait valoir que le devoir de rapport de la ministre de la Justice a une fonction dissuasive et n'est exercé qu'en dernier recours : si la ministre n'a pas confiance dans le projet de loi qu'elle est tenue de déposer, elle doit en faire rapport au Parlement, et puis démissionner. Selon cette théorie, le véritable contrôle a lieu avant le dépôt du projet de loi par le ministre.

La décision de la Cour d'appel fédérale est fondée sur la détermination que l'interprétation actuelle des dispositions est non seulement raisonnable, mais correcte. La Cour va aussi jusqu'à un certain point pour expliquer la complexité de déterminer si la législation est Charte-conforme, suggérant que puisqu'il ne sera généralement pas possible de dire avec certitude que la législation est conforme à la Charte, la norme doit être comprise comme une obligation de déclaration lorsqu'il n'y a aucun argument à l'appui de la conformité.

L'ACLC est déçue de la décision de la Cour et continue de croire au besoin d'une réforme qui permettra aux parlementaires d'être en mesure d'évaluer véritablement et de manière significative les implications constitutionnelles des lois qu'ils adoptent. Bien que le gouvernement ait proposé un amendement à la Loi sur le ministère de la Justice qui obligerait le ministre à délivrer un Charte déclaration concernant tous les projets de loi déposés au Parlement, nous demeurons préoccupés par le fait que l'amendement ne va pas assez loin. Cela permettrait une déclaration relativement superficielle sur Charte conformité plutôt que de présenter au Parlement le genre d'analyse détaillée qui est nécessaire pour défendre la constitutionnalité de la législation devant nos tribunaux. Pour plus d'informations sur les propositions de l'ACLC visant à améliorer notre système actuel d'examen législatif, voir www.ccla.org/charterfirst.

Mémoire de la Cour d'appel fédérale (conjointement avec BCCLA)

Décision de la Cour d'appel fédérale

L'ACLC dans l'actualité :

Avocats au quotidien : L'ancien avocat de la justice fédérale Schmidt accuse le département de "double langage" après avoir perdu l'appel

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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