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La frustration face à l'inaction du gouvernement imprègne le Rapport annuel du Commissaire à la protection de la vie privée du Canada, déposé le 27 septembree, 2018. Il énumère les crises de confidentialité, y compris les violations de données massives chez Equifax, Uber et Nissan Canada Finance qui ont touché des milliers de Canadiens. Il mentionne les « fins insidieuses » auxquelles les entreprises peuvent mettre des informations personnelles en faisant spécifiquement référence au scandale Cambridge Analytica/Facebook. Et il dénonce le fait que lui et ses prédécesseurs réclament des mises à jour critiques des lois fédérales canadiennes sur la protection de la vie privée depuis des années, en vain.

Voici quelques-uns des principaux problèmes que le rapport met en évidence :

  • En 2016, la ministre de la Justice a déclaré que son bureau envisageait de moderniser notre Loi sur la protection des renseignements personnels vieille de 35 ans, mais aucune proposition concrète n'a émergé.
  • De même, malgré les recommandations claires du comité parlementaire chargé d'examiner la loi sur le secteur privé, la LPRPDE, le gouvernement a choisi de poursuivre les consultations plutôt que de s'asseoir et de commencer à prendre les décisions difficiles qui doivent être prises pour protéger les Canadiens contre les nouveaux types de collecte de données et nouveaux modes de surveillance.
  • Les partis politiques ne sont pas couverts par les lois sur la protection de la vie privée au Canada, et la nouvelle loi sur la réforme électorale, le projet de loi 76, « n'ajoute rien de substantiel en termes de protection de la vie privée ».
  • Le CPVP a réitéré son appel à de meilleurs pouvoirs d'exécution, y compris la capacité d'imposer des amendes administratives et de rendre des ordonnances exécutoires.
  • Lignes directrices pour obtenir un consentement valable et sur pratiques de données inappropriées ont été émis cette année, mais le commissaire constate une résistance de la part des entreprises qui estiment aller trop loin.

Le rapport décrit également une réorganisation du bureau du commissaire, qui a été rationalisée en deux volets, la promotion et la conformité. L'objectif est de se concentrer sur la prévention des atteintes à la vie privée grâce à des interactions proactives avec les collecteurs de données plutôt que d'attendre que les plaintes arrivent après que les personnes aient été lésées. Cela officialise l'annonce précoce du commissaire selon laquelle il souhaitait adopter une approche plus active pour protéger les personnes, car les pratiques de collecte de données sont de plus en plus difficiles à voir ou à comprendre pour les consommateurs - ce qui signifie que les gens peuvent ne pas porter plainte parce qu'ils ne savent pas ce qui se passe, pas parce qu'il n'y a pas de problème.

L'ACLC partage la préoccupation du commissaire. Les Canadiens ne peuvent pas se permettre d'attendre plusieurs années jusqu'à ce que les lacunes connues des lois sur la protection des renseignements personnels soient corrigées. La technologie évolue rapidement et, comme il le note, « de nombreuses nouvelles technologies perturbent non seulement les modèles commerciaux, mais aussi les normes sociales et juridiques. Les protections juridiques doivent s'améliorer rapidement si la confiance des consommateurs doit atteindre le niveau souhaité par tout le monde. »

Nous réclamons également depuis longtemps des réformes des lois sur la protection de la vie privée et nous partageons la conviction du commissaire qu'il est temps de moderniser les lois qui protègent nos droits à la vie privée. Il y a eu une vaste consultation. De nombreuses lacunes sont bien connues. Et comme le dit le commissaire Daniel Therrien : « Pour être clair, il ne suffit pas de demander aux entreprises d'être à la hauteur de leurs responsabilités. Les Canadiens ont besoin de lois plus strictes sur la protection de la vie privée qui les protégeront lorsque les organisations ne le feront pas. »

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L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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