Empreintes digitales faciales

La reconnaissance faciale utilise les caractéristiques physiques de notre visage pour créer un modèle mathématique qui nous est propre, tout comme une empreinte digitale. Au CCLA, nous pensons qu'il vaut mieux l'appeler « empreinte faciale » plutôt que reconnaissance, car cela donne une impression plus précise de ce dont nous parlons : un identifiant inextricablement lié à notre corps. Dans un sens, il s'agit d'une forme extrême de fichage, car cela nous rend tous des cartes d'identité ambulantes.

La reconnaissance faciale court le risque d'annihiler la vie privée en public. Imaginez si quelqu'un était capable d'identifier votre nom, votre adresse, votre lieu de travail, votre groupe d'amis ou de nombreux autres facteurs privés simplement en prenant une photo de vous en public et en la passant dans une base de données. Bien que cela puisse sembler être le discours d'un théoricien du complot, des entreprises privées, telles que Clearview AI, ont déjà rendu cela possible en collectant des milliards de photographies sur Internet et les plateformes de médias sociaux, puis en donnant accès à quiconque paie un abonnement. Ces entreprises et leurs abonnés peuvent alors suivre notre comportement de consommation, les politiciens peuvent utiliser nos données pour influencer la prise de décision, les étrangers savent où vous vivez et travaillez. 

Nous croyons la reconnaissance faciale met en péril vos droits garantis par la Charte :

votre liberté d'association, votre liberté d'expression, votre droit de ne pas être soumis à des fouilles, perquisitions et saisies abusives, la présomption d'innocence et même vos droits de protestation

Il y a aussi la question de la discrimination qui est inextricablement liée aux programmes actuels de reconnaissance faciale. Étudier après étudier a démontré que la technologie de reconnaissance faciale est plus précise sur les visages masculins blancs et empire pour les femmes, les jeunes et les personnes de couleur, en particulier les personnes noires. En effet, de nombreuses entreprises qui fabriquent cette technologie, notamment IBM, Microsoft et Amazon, ont volontairement choisi d'arrêter de la vendre car elles reconnaissent qu'elle peut causer de terribles dommages sociaux.

Pourtant, au Canada, la technologie de reconnaissance faciale a été déployée par les forces de police sans préavis, sans consultation significative, ni surveillance et responsabilité publiques.

L'ACLC ne croit pas que ce manque de transparence et de confidentialité devrait être accepté comme une partie normale de la vie au 21e siècle.

L'ACLC pense que la question n'est pas de savoir comment ou quand utiliser la reconnaissance faciale, mais si – et jusqu'à ce qu'il y ait une chance d'évaluer pleinement les risques, la précision de la technologie et le coût des erreurs et des échecs, cette technologie ne devrait pas être utilisée, notamment à des fins répressives.

Reconnaissance faciale et police

Clearview AI est une entreprise de technologie américaine qui a récupéré trois milliards de photos de personnes sur Internet, créé un système de reconnaissance faciale pour exploiter cette base de données et commercialise l'accès aux forces de police et à d'autres personnes. Nos préoccupations vont plus loin que les révélations sur l'utilisation de la technologie Clearview AI, reconnaissant qu'il existe d'autres systèmes de reconnaissance faciale disponibles et utilisés.

L'ACLC est très préoccupée par la transparence de la police dans l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par les forces de l'ordre canadiennes. Ces préoccupations ont amené l'ACLC à écrire à divers corps policiers à travers le pays pour demander lesquels d'entre eux avaient envisagé ou utilisaient Clearview à l'insu du public et sans son consentement.

La Police provinciale de l'Ontario, le service de police d'Edmonton et la police régionale d'Halifax ont tous déclaré qu'ils n'avaient aucun dossier correspondant à notre enquête. Cependant, les médias ont par la suite révélé que ces trois services de police utilisaient déjà Clearview AI. Nous avons contacté la GRC et la police de Calgary, qui ont demandé une prolongation de délai, et pendant que nous attendions, les médias ont ensuite rendu compte de leur utilisation de Clearview AI. Des articles dans les médias ont éclaté au sujet de trois autres forces de police que nous avons ensuite contactées. Sur les neuf services de police que nous avons contactés, huit ont été exposés comme utilisant Clearview AI.

Une enquête lancée par le commissaire à la protection de la vie privée du Canada et les commissaires du Québec, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, a récemment entraîné le retrait de Clearview AI du Canada, mais les résultats de cette enquête sont toujours attendus et révéleront, nous l'espérons, les façons dont Clearview AI n'a pas satisfait aux exigences des lois canadiennes sur la protection de la vie privée, et la mesure dans laquelle les forces de police ont commis une erreur en l'utilisant sans l'évaluer correctement pour la conformité à la protection de la vie privée.

La contrainte, la contrainte excessive, la détention — tout cela était illégal et passible de dommages-intérêts.

En mai 2019, notre directeur général, Michael Bryant, a écrit un députation recommander un moratoire sur l'utilisation future de la technologie de reconnaissance faciale. Il a en outre écrit que la technologie de reconnaissance faciale est illégale en ce sens qu'il s'agit d'une fouille massive, aveugle, disproportionnée, inutile et sans mandat de personnes innocentes sans motif raisonnable et probable.

En juillet 2020, l'ACLC a cosigné une lettre de Groupe de surveillance internationale des libertés civiles au ministre de la Sécurité publique Bill Blair demandant l'interdiction de la surveillance de la reconnaissance faciale par les organismes fédéraux chargés de l'application de la loi et du renseignement, une consultation publique significative sur tous les aspects de la technologie de reconnaissance faciale au Canada et l'établissement de politiques et de lois claires et transparentes réglementant l'utilisation de la reconnaissance faciale au Canada.

Nous pensons que l'utilisation de Clearview indique une crise plus importante de la responsabilité de la police lors de l'acquisition et de l'utilisation d'outils de surveillance émergents, et nous devons rester fermes pour défendre nos droits à la vie privée et lutter contre les effets néfastes de la surveillance de masse.

Dans une société libre et démocratique, les policiers ne peuvent entraver l'exercice des libertés individuelles que dans la mesure permise par la loi.

Notre travail en reconnaissance faciale

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